Visite scolaire : Des joueurs des Alouettes inspirent les jeunes
Par Luc Robert
Pas moins de 180 élèves de l’École secondaire Saint-Stanislas, du secteur Saint-Antoine de Saint-Jérôme, ont écouté religieusement jeudi dernier les conseils de deux joueurs des Alouettes de Montréal sur la persévérance scolaire.
Le spécialiste des longues remises Louis-Philippe Bourassa, ainsi que le demi-défensif Marc-Antoine Dequoy, ont ravi les jeunes en racontant les hauts et les bas de leur progression vers les rangs collégiaux, universitaires et professionnels, à partir du niveau secondaire.
« Je jouais au hockey au secondaire, mais les nombreuses pratiques et joutes les fins de semaines m’empêchaient de voir mes amis. J’ai cessé de jouer en secondaire 4 et 5 pour skier et profiter de la vie. Je n’avais plus de discipline et mes notes ont chuté. Ce n’était pas l’idéal pour être admis au Cégep. J’ai poché mon cours de sciences et technologie, alors que mes amis étaient admis au Cégep. Je me suis dirigé à l’école aux adultes en me promettant de rejoindre les autres. Je suis finalement entré au Cégep de Trois-Rivières à la session d’hiver. J’avais heureusement participé à des séances de recrutement, en secondaire 5 au football. Ça m’a aidé à y mettre de la rigueur dans ce que j’entreprenais, pour atteindre mon but d’atteindre le Cégep et d’y demeurer », a témoigné Bourassa, originaire de Shawinigan.
C’est en se concentrant sur les études que ses chances de progresser se sont matérialisées.
« Peu importe le programme que vous entreprendrez, donnez l’effort. Accrochez-vous à ce qui vous parle. Ma motivation pour prendre les bouchées doubles dans les études ? C’était qu’il fallait réussir nos cours pour demeurer dans l’équipe de football. Ça m’a tenu allumé, tant pour mon diplôme au Cégep, que mon baccalauréat en Relations industrielles à l’Université de Montréal. Et en y mettant du cœur, j’ai remporté en 2014 la Coupe Vanier (championnat universitaire canadien) avec les Carabins de l’Université de Montréal. En 2020, quand la Ligue canadienne de football a cessé ses activités à cause de la COVID, j’ai pu être embauché aux ressources humaines chez Loblaws, grâce à mon diplôme en poche. Il fallait continuer à payer les factures à la fin du mois », a expliqué le no. 50.
Combat perpétuel
Le cheminement de son coéquipier Marc-Antoine Dequoy a été encore plus atypique dans son secteur de l’Île Bizard, à l’ouest de Montréal.
« J’étais très turbulent à l’école. C’est l’éducation physique qui me gardait là. Mon parcours a été parsemé d’obstacles. J’ai même quitté le football quand un entraîneur m’a dit qu’on avait perdu à cause de moi, quand je n’avais pu réaliser une interception. Ensuite, je n’ai passé aucun cours avec succès en raison d’absences. Il fallait m’accrocher à quelque chose. Je suis allé voir les entraîneurs du Cégep Montmorency en leur disant que je veux faire partie des Nomades. Le football m’attirait encore. Comme demi de coin, je me suis cassé des doigts à ma première année collégiale; puis à ma deuxième saison, comme demi de sûreté, ma clavicule a été brisée. Je me suis dit que si j’abandonnais, ce serait selon mes termes : pas en raison de blessures ou de l’avis d’un entraîneur. Et à la troisième année, collégiale j’ai été déclaré trop vieux pour jouer, trois parties avant le début de la saison… », a décrit le no. 24.
Dequoy s’est retroussé les manches et s’est retrouvé au niveau universitaire, où il a été nommé athlète de l’année chez les Carabins de l’Université de Montréal en 2018 et 2019 au football.
« Imaginez : le gars qui a coulé quatre fois son cours de français 101 est revenu fort et a obtenu son DEC, puis son BAC. J’ai été invité au camp des Packers de Green Bay (LNF) et j’ai été repêché en deuxième ronde par les Alouettes en 2020 (LCF). Puis, en 2023, on a remporté la Coupe Grey. L’adversité, c’est comme un muscle : plus tu le développes, plus tu réussiras et tu vaincras les obstacles, le mur à franchir devant toi. Mais oui, ma tête dure a sûrement aidé aussi », a-t-il lancé sous les rires généralisés.
Ados épatés
Les embûches rencontrées et surmontées ont ravi le vétéran Émile Labrosse, qui termine son secondaire 5 après avoir justement joué comme demi-défensif avec Patriotes juvéniles de Saint-Stanislas.
« C’est très encourageant quand des gars qui ont réussi viennent te dire de garder la tête haute et de continuer malgré les problèmes rencontrés. Je m’en vais en sciences de la nature, au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, l’automne prochain. J’espère y jouer au football collégial et ça aide d’entendre les joueurs nous dire à quoi ça pourrait ressembler et comment s’y préparer », a confié le footballeur résidant à Saint-Colomban.
Même son de cloche chez le nouvel arrivant Andreï Potekukha, en secondaire un.
« À entendre des joueurs parler ainsi, ça te donne le goût de te rendre jusqu’aux rangs professionnels. Je veux donner le maximum pour percer chez les Patriotes Cadets en attendant. Je possède de la vitesse, qui me permet d’être demi-offensif, botteur et retourneur de dégagements. Et voir en personne les joueurs des Alouettes, qu’on a vu gagner à la télé, c’est magique et inspirant », a commenté l’Ukrainien d’origine.