Vers une fusion de trois importants clubs de motoneige

Par Luc Robert

À l’initiative du club de motoneige Laurentien, une fusion avec les clubs de Sainte-Anne-des-Plaines et de Laval pourrait permettre dès la saison 2025-2026 la pérennité des sentiers et une hausse de pouvoir d’achat d’un regroupement sportif élargi.

La nouvelle entité devra toutefois recevoir l’aval des deux autres clubs situés plus au sud avant de procéder et changer de nom pour devenir une autre entité accréditée.

« Nous avons amorcé la démarche à notre propre AGA [assemblée générale annuelle], tenue mercredi dernier [20 novembre] à Sainte-Sophie. 100 % de nos membres se sont prononcés en faveur de l’amalgame. Toutefois, il faudra que ça passe aussi au vote de l’AGA des deux autres clubs, soit celui de Laval et au club sportif Coureurs des bois (Sainte-Anne-des-Plaines) et que ce soit publié pendant 21 jours. Des pourparlers ont eu lieu et une majorité de dirigeants approuvent la démarche. Nous comptons actuellement 825 membres au club Laurentien et on pourra doubler ce chiffre dès que la fusion sera adoptée. Nos années fiscales se terminent entre avril et juin, de sorte que la mise en place d’un super club serait fonctionnelle à temps pour la saison 2025-2026 seulement. Il faudra fermer le nom du club actuel, changer les numéros de taxes, etc. », a prévu dans le meilleur des scénarios M. Jeannot Dion, président du club de motoneige Laurentien.

La force du groupe

Ce dernier a avoué que les changements climatiques, dont la douceur du climat, ont eu des effets pervers sur les finances de certains clubs et qu’un regroupement les aidera à mieux respirer.

« On s’en tire bien au club Laurentien. D’autres ont accumulé des déficits. Quand tu ne reçois pas de neige et que les saisons sont raccourcies, ça devient le festival de la remorque pour déplacer ta machine ailleurs. En nous regroupant, nous compterons désormais plus de 165 km de sentiers. Au-delà de 100 km, tu te qualifies pour recevoir des subventions de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. Ça te permet de mieux gérer l’entretien, les réparations et les achats. Par exemple, on pourrait réduire notre nombre de surfaceuses de 6 à 4, avec une en réserve, définir une équipe de patrouille conjointe des tracés. On pourrait alors aller chercher jusqu’à 80 % de subventions pour nos achats, pièces et autres. Ça nous permettrait d’aller rechercher des membres partis ailleurs ou ayant quitté notre loisir motorisé. On est rendu là, à la fusion, pour assurer un meilleur avenir aux clubs du coin. »

Conditions climatiques

L’idée de M. Dion fait actuellement son petit bonhomme de chemin. Les pluies diluviennes du dernier été ont forcé des travaux d’urgence à plusieurs endroits, de sorte que les sommes disponibles ont aussi fondu. Plusieurs dirigeants comprennent la nécessité de se regrouper.

« À la fédération provinciale, ils disposent d’un budget de 2,5 M$ pour les 200 clubs du Québec. Après les intempéries successives de l’été 2024, ils ont dû financer 8 M $ pour des réparations diverses de sentiers. Dans les Hautes-Laurentides, deux ponts forestiers ont coûté à eux seuls 500 000 $ à reconstruire. Cela a mangé plus que le budget prévu au complet. Même notre fonds discrétionnaire de 50 000 $ y a passé pour aider les autres clubs. On n’a pas fait de demande, mais on a aussi été affecté. On ose croire que ça va se replacer et que, lorsqu’une éventuelle fusion sera faite, on pourra demander des sous. »

Changement de tracé

Le projet de pipeline entre Mirabel et Sainte-Sophie règlera aussi un problème de tracé.

« Ça fait quelques années déjà qu’on a des discussions avec les consortiums. Du côté de Mirabel, ils ont un espace de 40 pieds de large le long du tracé du tuyau, jusqu’à Waste Management. On va pouvoir relocaliser le sentier de la Trans-Québec 33, de l’extrémité est de l’autoroute 50, jusqu’à Sainte-Sophie, pour longer le pipeline. Il y a des très beaux projets qui ont lieu présentement. Le but reste de maintenir le plus de sentiers fédérés possibles et d’en obtenir d’autres. C’est positif et on va de l’avant », a poursuivi Jeannot Dion.

Il appelle toutefois les citoyens à faire preuve de plus de civisme dans les forêts et les tracés.

« Ce n’est pas normal en 2024 de voir des camionnettes pick-up s’engouffrer dans nos sentiers et venir jeter leurs rebuts au beau milieu de ceux-ci. On est pris ensuite pour venir dégager les tracés et récupérer leurs vidanges. Cela a recommencé dans le secteur du chemin du Roi, à Saint-Hippolyte. On lance un appel de civisme aux citoyens peu scrupuleux et aux autorités pour qu’elles sévissent », a-t-il achevé

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