Une 3e génération fêtera le 50e anniversaire de la Golferie en 2025
Par Luc Robert
La famille Lapierre achève une 49e saison d’exploitation de la Golferie, un terrain de pratique jumelé à un parcours de 9 trous de golf, rendus célèbres par leur accessibilité sur la route 117 Nord dans le secteur Lafontaine.
Idéalement situés sur la « Côte à Marcotte », à deux pas de l’autoroute des Laurentides, le champ d’entraînement a vu le jour en 1976, après un aménagement d’une année. Le parcours de 9 trous (à normale 3) y a ensuite été greffé en 1981, « derrière le couvent des sœurs ».
« Mon père Maurice a été visionnaire à l’époque. Il a acheté les terrains sans argent, pour tout développer ensuite. On était cinq enfants chez nous et tous ont participé à l’essor du golf en y travaillant. À son décès, il y a quatre ans, j’étais le seul encore intéressé à continuer dans la famille. Heureusement, mon fils Danick, un sportif dans l’âme, a pris la relève », a décrit Daniel Lapierre, un autre mordu du sport, toujours actif à 69 ans.
Fiston Danick, un gardien de but maintenant âgé de 32 ans, a décidé de s’impliquer.
« Je trouvais dommage que la succession de mon grand-père songeait à vendre. Je suis finalement devenu propriétaire, il y a trois ans, tout en apportant des améliorations : les tapis des tertres de départ d’entraînement ont été changés. On a racheté des lots de balles neuves. Cela a relancé le commerce, tout en m’amusant à demeurer dans le sport que j’affectionne », a noté l’héritier.
Le parcours de golf de 9 trous a la particularité de se jouer rapidement, un atout de taille dans les années où des grands terrains disparaissent.
« Notre tracé à normale 3 se joue en moyenne en 1 h 15. On est loin des parcours de 18 trous nécessitant 5 heures à trouver à l’horaire serré des gens dans la société. Deux couples ou quatre amis peuvent croiser les fers et socialiser en peu de temps. On voit aussi des grands-parents venir avec leur petit-fils. La mentalité a changé de nos jours. On possède l’avantage que notre tracé se marche très bien », a repris Daniel Lapierre, ancien producteur du spectacle d’André-Philippe Gagnon à l’aréna Melançon.
Pandémie salutaire
L’ancien propriétaire de la discothèque Le Magic de Saint-Jérôme estime que la survie de l’endroit a été assurée… par la dernière pandémie.
« Personne ne pouvait pratiquer des activités sportives à proximité, avec le masque et tout le reste à l’intérieur. Le golf en plein air a été une des planches de salut des gens, en pouvant pratiquer une activité individuelle sans être nécessairement près des uns et des autres. Ça nous a aidés. Et cela m’a même donné des idées. La tendance n’est pas de créer des 18 trous. La mode est plutôt à l’ajout de quelques trous, pour avoir des parcours de 14 à 16 trous. On y réfléchit », a évoqué le paternel.
Danick Lapierre confirme le projet de son père, même si un agrandissement immédiat n’est pas à l’agenda.
« On possède des terrains autour du golf. La Golferie est là pour rester. À moyen terme, on aimerait développer autour du parcours et du terrain de pratique. C’est zoné résidentiel. Il y a moyen de faire quelque chose, mais ce n’est pas un plan immédiat. Plusieurs retraités et jeunes se sont élancés ici pour amorcer leur carrière dans leur jeunesse. Ça me tient à cœur comme endroit et on va poursuivre la mission », a poursuivi le jeune Danick, qui a grandi au Domaine Laurentien presque voisin.
Familial
La Golferie entend miser sur l’aspect familial pour poursuivre sa destinée jérômienne.
« Danick a la fibre d’entrepreneur, depuis son époque à l’Uni-café et l’Uni-Verre Café. »
« On a un peu de tout, à commencer par la boutique. On possède des départs sur les tés, ou sur le gazon pour les fers, un vert pour pratiquer les coups roulés. Les gens adorent la place et notre grand stationnement accueille tout le monde. On offre de l’équipement en location et le prêt de bâtons gratuitement aux enfants. Ça aide la relève à se développer. On tient en stock de l’équipement neuf et de l’usagé pour dépanner », a repris Daniel.
La fibre d’entrepreneur s’est transmise entre les générations chez les Lapierre.
« À 15 ans, mon cousin Raymond Smith et moi travaillions à la promotion de galas de lutte. Jean « Johnny » Rougeau m’avait apostrophé : ton père sait-il que tu es ici et que vous travaillez à 15 ans ? Je vous laisse aller, on jugera ensuite de votre sérieux. M. Rougeau a vite compris qu’on pouvait faire rouler les galas et remplir l’aréna Melançon, dans les années 1970. On ressentait un plaisir fou à côtoyer les lutteurs vedettes. Les années 80 ont aussi été plaisantes pour gérer des événements », s’est remémoré le paternel.