(Photo : Courtoisie famille Allard)
L'ultra-marathonien Nathan Allard se rend à l'école à la course, entre Saint-Colomban et Saint-Jérôme.

Un jeune colombanois s’impose face aux ultramarathoniens adultes

Par Luc Robert

À peine âgé de 16 ans, Nathan Allard a épaté la galerie à Bromont, en Estrie, en étant un des trois coureurs de moins de 19 ans en sentier à compléter l’ultramarathon de 55 km. L’athlète a parcouru le tracé montagneux en 9 heures, alors que plusieurs autres participants ont mis jusqu’à 20 heures pour rallier l’arrivée.

Une belle expérience

« Je suis fier de ma performance dans les circonstances. On a été pris dans la pluie et le froid tout le long, de sorte que j’ai dû me changer en vitesse aux aires de repos. Le parcours montagneux en forêt comprenait un dénivelé de 2 400 mètres. J’ai dû gravir trois montagnes de ski. Ça a été une belle expérience pour une première compétition en Estrie, mais difficile mentalement. Plusieurs coureurs autour de moi ont abandonné », a-t-il relaté.

Le jeune prodige a eu besoin de la signature de ses parents pour participer à l’événement adulte. Il a bien réagi face à des compétiteurs qu’il croisait pour la première fois dans la majorité des cas.

« Disons que je me suis senti à l’aise parmi ces adultes. Mon endurance provient sûrement de mes gènes : mon grand-père a 85 ans et il marche encore 15 km par jour. J’ai participé à un premier marathon régulier à Montréal à 15 ans (en 2022). Et pendant la pandémie, j’avais des cours en ligne qui exigeaient 5 km de course par jour pour obtenir une note de 100 %… j’en faisais 10 quotidiennement », a-t-il rigolé.

À Bromont, Nathan Allard n’a pas eu de problème à suivre la cadence.

« J’ai trouvé mon propre tempo. Atteindre mon deuxième souffle a été facile à faire. J’ai toujours aimé me dépasser, être différent des autres. J’envisage des courses de 160 km et je jette un regard aux records mondiaux. Je ne manque pas d’ambition. À Bromont, je prenais mon temps. Aux aires de repos, j’ai pris des pauses sur une chaise, la nourriture était bonne et variée. Il y avait même de la soupe et de la croustade. Les arrêts se trouvaient un peu loin, à 15 km et à 20 km. J’ai géré ma course en partant tranquillement, même en marchant certaines portions du difficile tracé », s’est-il remémoré.

Oublier l’autobus

Ne fréquentant pas de programme sport-études, Allard a trouvé le moyen de joindre l’utile à l’agréable dans sa préparation aux compétitions.

« J’étudie au secondaire 5 régulier, à l’école secondaire Frenette. Je n’ai pas de temps à mon horaire prévu pour les longs entraînements. De sorte que je cours de bonne heure le matin ou après le souper. Mon meilleur entraînement demeure la distance que je jogge souvent entre mon domicile de Saint-Colomban et l’école Émilien-Frenette à Saint-Jérôme (25 minutes, 21,8 km). Ça me pratique pour mes autres rêves : participer éventuellement à des Ironman, au marathon de Boston, et même aux Jeux olympiques. Aucune distance ne m’effraie. »

Le hockeyeur des Concordes de Mirabel, de la catégorie M18 B, aspire à des études collégiales en agriculture ou de sapeur pompier, tout en maintenant ses ambitions sportives.

« Nager, faire du cyclisme sont d’autres options auxquelles je songe. Je dois mes succès aux professeurs d’éducation physique Jérôme Boivin, Serge Millette et Julien Gagné. J’ai aussi embauché un entraîneur de Sherbrooke pour les côtes, Benoit Talbot. L’hiver, je conserve mon cardio en allant jouer au hockey dehors dès 5 h du matin. Je garde mes jambes actives », a-t-il terminé.

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