Un Jérômien poursuit son rêve sur les patinoires du Vieux Continent
Par Luc Robert
Arbitrage au hockey
Il a beau avoir franchi le cap de la cinquantaine, Nicolas Bergeron se donne encore cinq autres années avant d’accrocher son sifflet d’arbitre, sur les immenses surfaces européennes.
« Mon arrivée en France a suivi mes vacances de septembre 2006, précisément le 17 octobre. Ma mère étant née à Besançon, j’ai pu obtenir mes papiers pour demeurer ici. J’avais fait les démarches auprès du Consulat français à Montréal, un an auparavant. Après la bureaucratie habituelle pour obtenir les documents, j’ai dû à cette époque trouver mes repaires: j’étais loin de la Rolland Paper de Saint-Jérôme », a reconnu le sympathique « zébré ».
Le solide gaillard a aussi apprivoisé le système du hockey tricolore, avant de pouvoir gérer les parties d’un calibre équivalent au junior AA au Québec.
« En arrivant à la Fédération, je croyais pouvoir passer mon niveau d’arbitrage comme au Québec. Les dirigeants m’ont souligné que je devais passer ma « license ». Je croyais qu’il était question de mon permis de conduire à convertir (rires). J’ai finalement compris qu’il fallait que j’adhère au club sportif local de Besançon, avant d’obtenir ma certification d’arbitre. J’étais loin de mes bonnes années avec Richard Landreville, à arbitrer de Mirabel jusqu’à Tremblant », s’est-il remémoré.
Bergeron a aussi passé son stage national en 2008, ce qui lui a permis d’accéder à des ligues de calibre intéressant.
« Je faisais des parties régionales. J’ai ensuite été en mesure d’officier en 3e division, ce qui implique plus de voyagements. En ligue Magnus, j’arbitrais des matchs U20 de l’élite. Le hockey est différent de chez nous au Québec. On arbitre souvent à deux. Si tu jettes les gants en France, c’est 25 minutes fermes de punition et une suspension qui s’en suit ».
« De plus, en raison des surfaces de grandeur olympiques, le jeu possède plus de vitesse, tout en étant plus tactique que le style nord-américain. Il y a moins de mises en échec. Cependant, c’est un peu trop sévère pour les assauts contre la bande ».
Inverser les rôles
Alors que Bergeron file le parfait bonheur en France avec sa conjointe Fabienne Boutterin, sa mère est demeurée à Saint-Jérôme.
« Je vois les miens à chaque période de vacances estivales. On était basé à Saint-Antoine, au début, mais c’est surtout à Sainte-Marcelle que j’ai vécu ».
L’officiel aux origines jérômiennes s’amuse toujours dans le feu de l’action.
« J’ai croisé à quelques occasions Marc-André Thinel, un autre jérômien. Il y a aussi mon ami Richard Roberge, de Plessisville, qui a ouvert un restaurant ici en 2015. Je fais attention à ma langue quand je cause avec mes amis français, mais quand je rencontre un Québécois, le bon vieux joual refait surface ».
Superviseur en matière première à la papeterie Zuber-Rieder de Besançon, Nicolas Bergeron se donne une douzaine d’années avant de prendre sa retraite.
« J’ai fait un intéressant choix de carrière en continuant (à travailler) dans le papier, de la Rolland à Zuber-Rieder, une firme de 115 employés. Nous produisons des papiers fins et haut de gamme, entre autres pour les parfums Christian Dior. On fabrique de plus des étiquettes de vins », a-t-il achevé.