(Photo : Archives)
Samuel Picard mord dans la vie et la course.

Un champion fondeur et coureur, mais surtout un battant dans la vie

Par Luc Robert

Il a tout gagné l’automne dernier à la course sur route et au cross-country, et ce, partout au Québec. Puis, il a encore dominé au ski de fond. Mais depuis 10 mois, le nouveau combat de Samuel Picard se nomme la maladie de Crohn.

L’Hippolytois ne s’en est jamais fait imposer et il conserve la tête haute, peu importe les circonstances.

« J’ai participé à une réunion d’athlétisme «sélecte ouverte», le 15 septembre dernier, à ville Saint-Laurent. J’ai réussi à terminer entre le 15e et le 20e rang. C’est différent que mener l’épreuve, mais je suis juste très content d’avoir participé à ma première compétition depuis le déclenchement des mesures de confinement ».

Persévérance 

Samuel Picard lutte parfois, pour simplement marcher. Mais sa fougue lui permet de rêver encore au haut de l’échelle.

« Le diagnostic est venu le 20 juin dernier, au CHU Sainte-Justine de Montréal. Je n’avais ni le ventre gonflé, ni d’inflamation, de sorte que je continuais à m’entraîner. Mais je ressentais quelque chose depuis avril. Ils ont décelé la maladie à temps, de sorte que je vis presque normalement. Je ne suis pas limité physiquement. Je continue à foncer », a souligné le courageux gaillard.

Étudiant de troisième année à la Polyvalente de Saint-Jérôme, le jeune Picard va à l’école une journée sur deux, comme c’est le cas de tous les élèves du secondaire 3 à 5.

« Je m’habitue à suivre mes cours virtuellement, à la maison, pour une première semaine. Il y a deux semaines, j’ai éprouvé quelques troubles au ventre, de sorte que j’ai modifié mon alimentation. Depuis ce temps, je me sens bien et je me déplace bien. Mes études et ma course vont bien. »

Natif de Tête-à-la-Baleine, un village de la Côte-Nord, l’adolescent court depuis sa jeunesse.

« Je m’entraîne à un club de Piedmont. J’ai moins d’objectifs ambitieux, mais je veux participer à des compétitions. Avec la COVID-19, tout mon programme d’entraînement est modifié. Habituellement, le mois de novembre me servait de repos. Mais là, on fonctionne au jour le jour. »

Samuel Picard se plaît à l’entraînement, qui lui offre un mode de vie de dépassement, qu’il affectionne particulièrement.

« Je fait partie du programme sport-études pour une 3e année et je suis aussi membre du club des Fondeurs des Laurentides pour une 5e saison. Ça me motive. Si mes symptômes de la maladie de Crohn augmentent, le traitement d’Humira (injection aux deux semaines) sera adapté en conséquence. »

Le surdoué athlète poursuit aussi ses tracés de courses, dans le secteur du lac Maillé.

« Je persévère. En étant une journée sur deux à l’école, depuis le 2 novembre, ce n’est pas toujours évident. S’en-traîner seul peut être démotivant, parce que je suis habitué de le faire en groupe. Mais généralement, ça va : j’ai du support moral de mes parents et de ma soeur Sarah-Ève, elle aussi une coureuse. »

Maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), qui peut atteindre toute partie de l’appareil digestif. De cause inconnue, elle est caractérisée par une inflammation, le plus souvent retrouvée au niveau de l’iléon et du côlon, qui serait d’origine multifactorielle.

« Certains médecins supposent que c’est génétique, mais j’en doute, car mes parents sont en parfaite santé. En attendant, j’ai terminé 3e de ma vague, à ville Saint-Laurent, une performance qui m’a prouvé que je suis encore dans le coup. La compétition était ouverte et il y avait plus de 50 participants. Je vais persévérer. »

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