(Photo : Gepa/OSV)
Alice Marchessault au slalom géant du 21 janvier dernier, en Autriche.

Slalom-géant : Alice Marchessault, solide comme le roc

Par Luc Robert

Alice Marchessault célèbre son 21e anniversaire le 30 janvier avec une grande victoire personnelle : un retour sur le circuit mondial junior de ski alpin, un an à peine après avoir subi une délicate opération au genou droit.

L’athlète de Sainte-Anne-des-Lacs poursuit sa cadence en 2023, parmi la douzaine de skieuses sélectionnées par Alpin Canada. Elle a représenté le pays aux Championnats du monde juniors à Saint-Anton, en Autriche. Marchessault (Sommet Olympia) était accompagnée des Québécoises Kaila Lafrenière (Belle Neige), Justine Lamontagne (Mont-Sainte-Anne) et Arianne Forget (Belle Neige). Elles se sont qualifiées selon les critères du classement mondial, du classement mondial par âge et par des résultats obtenus au circuit Nor-Am.

Dans une récente publication Facebook, elle remerciait plusieurs personnes pour son retour à la compétition.

« Merci à l’Alliance Sport-Études de reconnaitre les efforts mis dans ma réhabilitation et mon parcours scolaire, pendant une période de ma carrière où les résultats sur la piste se font rares, en raison de blessures. Quatre mois post reconstruction du LCA (ligament croisé intérieur) et du ménisque ont été nécessaires à mon genou droit : les progrès sont au rendez-vous! », a-t-elle témoigné de gratitude.

En entrevue Facetime depuis sa chambre d’Autriche, elle a souligné pouvoir à peine croire côtoyer à nouveau les meilleures de sa discipline.

« Avant les mondiaux junior, j’ai pris part à deux Coupes d’Europe, à Pozza Di Fassa, en Italie. Ça a été très formateur, pour me remettre sur le piton. Les pistes sont plus longues et les surfaces différentes des nôtres. Je suis tout de même lucide : je n’ai pas skié en Super-G depuis deux ans et je recommence en slalom. Obtenir des podiums ne représente pas mon objectif. Je manque d’expérience en piste et je suis ici pour faire le plus kilométrage possible, pour rattraper ma courbe de progression, retrouver les acquis », a souligné l’athlète très articulée.

Son entraîneur d’Équipe Québec, Francis Royal, a louangé son retour à l’action via les médias sociaux.

« C’est en côtoyant des athlètes comme toi que l’on devient de meilleurs entraîneurs. Thomas Côté et moi allons toujours nous rappeler de la fois sur la piste, […] alors que tu étais assise par terre, incapable de te relever après une lourde chute. Tu nous as regardés dans les yeux pour nous dire :  »Ce n’est pas la fin ! » On était sans mot, émotifs, mais tu nous a convaincus sur le champ d’y croire, avec toi… »

Un an plus tard, Marchessault remportait deux courses de slalom au Sommet Saint-Sauveur, en décembre, soulignant son retour avec fracas. « Des histoires comme celle là, ça ne s’écrit pas : t’es solide comme le roc, Alice Marchessault ! », a-t-il ajouté.

Théorie des petits pas

Alice Marchessault a presque visité les hôpitaux aussi fréquemment que feu le cascadeur Evil Knievel. La liste de ses malchances comprennent, en six ans : une fracture de la clavicule, deux commotions cérébrales, une dislocation de l’épaule, une intervention chirurgicale à la mâchoire, un déchirement partiel du ligament croisé antérieur, ainsi qu’une rupture complète du ligament et du ménisque. Récemment, une épaule et la mâchoire endolories, ainsi qu’un poignet tordu, qui se sont ajoutés au menu.

« Ma blessure au genou ne représente plus une inquiétude. C’est juste bizarre d’avoir été opérée en décembre 2021, d’avoir subi un nettoyage au genou en septembre 2022… et d’être de nouveau en piste en décembre 2022. Je touche du bois jusqu’à maintenant. Je porte une petite doublure au genou droit, mais pas l’orthèse de protection, qui me gênait un peu. On a travaillé fort sur la structure et le genou n’a qu’une certaine faiblesse. Il prendra un choc seulement en dernier recours, lors d’une perte d’équilibre. Il ne représente pas un problème. Mais j’y vais événement par événement. »

Studieuse

Malgré sa convalescence, l’ancienne étudiante de l’Académie Lafontaine poursuit ses études au niveau universitaire.

« Je reviens au Québec le 25 janvier. J’étudie en génie-logiciel, à l’École Polytechnique de Montréal. J’ai manqué un examen en décembre dernier et je vais le reprendre. C’est rock’n roll de mener ma carrière et les études de front. Mais j’y parviens ! »

Et pour les victoires et podiums, vu son tempérament de meneuse ? « Ce n’est que partie remise. Anna Swenn Larsson a gagné une première fois à l’âge 31 ans. Il me reste une décennie, pour joindre Équipe Canada et faire ensuite ma marque », a-t-elle achevé, blagueuse par-dessus le marché.

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