Ski de fond : Samuel Picard achève sa meilleure campagne à vie
Par Luc Robert
Le fondeur Samuel Picard, de Saint-Hippolyte, a épaté la galerie lors de la Classique Alex Harvey, en terminant l’épreuve de 50 km au 5e rang au Centre national d’entraînement Pierre Harvey, à Saint-Férréol-les-Neiges.
La grande surprise vient du fait qu’à seulement 18 ans, Picard s’est battu avec les meilleurs seniors de la catégorie ouverte, pendant 48 des 50 kilomètres.
« Samuel a tenu le coup pendant environ 48 km, ne se laissant distancer que lors du sprint final. Seulement 18 secondes le séparait du gagnant. Il a réussi à devancer son idole de jeunesse (maintenant à la retraite), Alex Harvey, par 2 secondes. Il a donc fini au 5e rang du niveau open, alors qu’il n’est que M18 (il y a ensuite les catégories M20, M23 et finalement ouverte). Par la suite, le plus proche rival de Sam est arrivé avec près de sept minutes de retard… Sa saison a vraiment été époustouflante ! On aurait jamais pensé qu’il pouvait suivre le train des meneurs pendant près de 50 km. Il faut comprendre que le plus jeune des meneurs devant lui avait quatre ans de plus. Qu’un de ces meneurs, Antoine Cyr, a terminé 10e au monde au classement cumulatif, cette année à la Coupe du Monde. C’est vraiment de bon augure pour la suite de sa carrière », a commenté son père Jean Picard, lui-même un athlète accompli.
Fiston a apprécié pouvoir tenir le rythme et se trouver dans le coup comme jamais.
« Le 50 km s’est tenu de manière vraiment rapide. Si les organisateurs prévoyaient la journée précédente que la piste serait molle, une bonne nuit à – 4 °C a permis de durcir le parcours, qui a été retapé le matin même avant l’épreuve. Au style patin, il y a des muscles du corps qui ont été plus sollicités qu’habituellement. C’était plus dur qu’au classique. Mais j’ai adoré chauffer les meilleurs », a-t-il observé.
Une saison riche
L’étudiant de deuxième session en sciences naturelles, au Cégep Garneau de Québec, vient de son propre aveu de connaître sa meilleure campagne sur les deux planches.
« Je viens de connaître ma meilleure saison à vie. J’ai beaucoup amélioré ma technique de pas de patin, alors que le classique était mon meilleur style jusque là. Au Loppet de Gatineau, je suis arrivé 1er aux 27 km du skate, alors que j’ai terminé 2e aux 50 km classiques, à 0,4 secondes derrière le premier coureur. Aux Mondiaux, j’ai fini 24e au patin (20 km) et 37e au classique (10 km). Dans la première épreuve, je me suis planté et j’ai brisé un bâton de poussée. Au classique, j’ai chuté dans une courbe, à la fin d’une ligne droite. Je me sens rapide, mais je devrai améliorer mon équilibre pour tenir les meilleurs. »
Le jeune adulte passera la période estivale dans le secteur de Beaupré, pour parfaire son entraînement.
« Cet été, mon calendrier comprendra des séquences de ski à roulettes, de course à pied et aussi des séances de musculation. À Saint-Féréol, on possède l’avantage d’avoir accès aux sentiers du Mont-Sainte-Anne. J’ai pris part à deux courses de cross-country, l’automne dernier, mais c’était avant tout pour le plaisir et m’aider à mieux performer en ski de fond. Mes parents possèdent toujours un chalet dans Charlevoix, de sorte que je peux voir ma famille régulièrement », a poursuivi Samuel.
Objectif : Jeux olympiques
Celui qui est entraîné par Louis Bouchard, le mentor qui a développé Cendrine Browne, vise les Jeux olympiques d’hiver de 2030, qui seront tenus dans les Alpes Maritimes françaises.
« Il faudrait une très grande surprise pour que je me qualifie aux Jeux d’hiver de 2026 à Milan et Cortina d’Ampezzo (Italie). Je suis encore jeune. Mais les Jeux olympiques de 2030 me paraissent atteignables. J’ai touché du bois cet hiver au niveau de la santé : aucune rechute de la maladie de Crohn et une simple courte sinusite. Même au Championnat canadien, tenu aussi à Gatineau, j’ai pris le deuxième rang au pas de patin chez les M18. Les planètes se sont alignées devant moi à l’hiver 2023-2024 et la santé a suivi », a terminé le sympathique athlète.