Ski de fond : Cendrine Browne s’ajuste à sa nouvelle vie
Par Luc Robert
La Prévostoise Cendrine Browne a beau avoir accroché ses skis et ses bâtons au clou de la retraite en avril dernier, elle soutient ne pas avoir encore totalement tourné la page de sa fructueuse carrière.
Maintenant coordonnatrice du soutien aux athlètes à Ski de fond Québec, la fondeuse se surprend encore à rêver aux grands tracés mondiaux.
« Je pense que le deuil n’est pas encore derrière moi. C’est un grand morceau de ma vie que je digère encore. Quand mes coéquipières ont sont parties pour l’Europe, cet automne, j’avoue avoir ressenti un pincement au cœur. Tu deviens consciente que le retour à la vie normale est parsemé d’inconnus et que ce sont plus les tracés connus qui se pointent devant toi », a-t-elle témoigné.
Son nouveau rôle lui permet de demeurer dans le milieu, à Sainte-Féréole-des-Neiges.
« J’aide les athlètes dans plusieurs aspects. En plus de les soutenir, je vérifie si les critères de sélection sont justes et suivis. On a tenu deux camps au Mont-Sainte-Anne et ça nous a permis de dénicher une bonne relève : il y a cinq athlètes féminins et dix masculins qui ont été identifiés. Je m’efforce de faire des représentations, pour qu’il y ait une belle équité. »
Transmettre sa passion
Le fait de demeurer directement en contact avec les athlètes, lui permet de cerner les enjeux.
« J’ai des bonnes rétroactions avec les plus jeunes. Malgré les objectifs de la Fédération, je veux inculquer aux athlètes le plaisir de s’entraîner et de s’améliorer. C’est une grande réussite quand je les sens motivés. On a retenu 16 athlètes, avec peut-être quelques championnes parmi le lot. »
Cendrine Browne a effectué trois voyages en régions pour aller voir ses protégées sur place.
« C’est une nouvelle vie, avec des expériences tellement différentes à vivre. Mais en même temps, je ne suis pas déracinée de ma communauté sportive. Quand je vais à Gatineau ou à Val-d’Or pour des camps de Féminaction, c’est souvent là que les liens se tissent avec les athlètes. Mais grâce à la technologie, je peux aussi suivre souvent les entraînements depuis la maison. Je sers de lien avec la Fédération. Et les athlètes ont plus de chance, ayant accès aux programmes des prêts et bourses. »
Transition
À scruter les faits et gestes des skieurs en contexte d’effort, elle transmet aussi son vécu.
« Dans plusieurs cas, c’est du connu pour moi. Je suis passée par là. Mais après être passée de l’autre côté de la clôture, je manquais un peu de confiance en moi au niveau administratif. J’apprivoise mieux mon travail et la transition s’effectue graduellement. »
Avoir plus de temps libre l’été est aussi une source de plaisir avec ses proches.
« J’ai eu plus de temps de qualité avec ma famille au Lac-Simon, l’été dernier. Je faisais encore un peu de ski à roulettes, sans totalement décrocher, mais plus à mon rythme. Vous aurez compris que sortais quand même à l’entraînement à tous les jours, mais pas à coups de trois heures intensives. J’ai aussi eu du plaisir à côtoyer ma sœur Justine dans un autre contexte que les compétitions. Je m’amuse avec ma famille à des sports récréatifs. »