Seule officielle de l’Amérique du Nord : Sylvie Potvin aux Jeux olympiques de Paris en eau libre
Par France Poirier
Sylvie Potvin est officielle dans des compétitions de natation en eau libre depuis plus de 20 ans. La résidente des Laurentides a été sélectionnée pour officier aux Jeux olympiques de Paris à l’été 2024. Elle est la seule officielle sélectionnée en Amérique du Nord.
Anciennement de Prévost, elle vit à Labelle depuis peu où elle profite de sa retraite. « J’ai travaillé dans le domaine pharmaceutique pendant 32 ans et puis, à la suite d’une restructuration, j’ai pu prendre ma retraite depuis janvier dernier », nous explique Sylvie Potvin.
Lorsqu’elle travaillait, elle prenait ses vacances pour suivre les compétitions de natation. « J’aime ça, on est sur l’eau, sur un bateau à l’extérieur. J’adore, j’ai toujours aimé l’eau. Plusieurs membres de ma famille ont fait de la natation. Lorsqu’on allait en compétition en eau libre, mes nièces et mes enfants en faisaient. C’est vraiment une histoire de famille. »
« Je suivais mes enfants en compétition. J’en ai un qui a commencé en eau libre à 12 ans. Il a même été champion canadien. Mes deux filles ont fait les jeux du Québec. Maintenant, ce sont des adultes et ils viennent m’aider dans l’organisation de compétition », nous a-t-elle expliqué.
Officielle de natation en eau libre
Elle a commencé jeune en nageant puis, elle est devenue officielle au début de la vingtaine. « Je suis officielle depuis près de 40 ans, j’en ai 57. J’ai commencé en piscine. C’est rare qu’on commence en eau libre », ajoute-t-elle.
La compétition en eau libre représente 10 km de nage. C’est un peu comme un marathon qui dure deux heures. Cette discipline est aux Jeux olympiques depuis 2008 seulement.
Coupe du monde
Au Québec, il y a eu des événements en Coupe du monde avec la Traversée internationale du Lac Saint-Jean notamment. Puis, à l’époque, il y avait la traversée du lac Mégantic et la traversée du lac Memphrémagog. « Comme on avait trois coupes du monde, j’en faisais comme officielle et mes enfants ont commencé à faire des compétitions en eaux libres. Je les suivais et j’ai fait mes formations, ça m’a donné de l’expérience », explique Sylvie Potvin.
Au Canada, la plupart des officiels sur la liste internationale sont québécois, nous raconte-t-elle. « J’ai fait la liste internationale en 2020. C’est une liste d’une centaine d’officiels dans le monde et lorsqu’il y a des événements internationaux, on utilise cette liste. J’ai été choisie pour aller aux jeux panaméricains au Chili en novembre dernier. C’étaient mes premiers grands jeux. Ç’a été toute une expérience, c’était vraiment l’fun ! J’ai pu réseauter un peu. Je me suis fait connaître et comme les jeux cet été sont à Paris, je me suis dit que parler français pouvait m’aider », souligne-t-elle.
Une personne par continent
Pour les jeux, on sélectionne une personne par continent comme officiel en eau libre. « J’ai été choisie pour l’Amérique du Nord. J’étais vraiment contente, c’est le rêve d’une vie ! C’est la première fois qu’un officiel canadien ira aux jeux dans cette discipline et j’en suis vraiment fière », nous explique Sylvie. Pour les jeux de Paris, sur sept postes comme officiel, il y aura deux femmes.
C’est la Fédération de natation du Canada qui fournit les noms. Après, on considère chaque pays et on choisit par continent. Les décideurs regardent l’expérience, mais comme Sylvie a déjà fait quelques coupes du monde et les jeux panaméricains, cela l’a sûrement aidée. « Ce n’est pas facile de se démarquer dans ce milieu. Je crois en mes compétences, je connais mes règlements et je suis reconnue comme une juge juste. J’ai cette réputation. »
Sur la Seine
La compétition en eau libre se passe sur la Seine. À cet endroit, il y a eu une controverse l’année dernière puisqu’une compétition avait été annulée en raison de la mauvaise qualité de l’eau. Le gouvernement français promet toutefois que ce sera propre pour les Jeux olympiques. « C’est certain que si la compétition a lieu là, ce sera magnifique, on est en plein coeur de Paris et c’est très beau. Ça va donner une belle visibilité à cette épreuve », ajoute Sylvie.