S’entraîner jusqu’au sommet
À Saint-Adolphe-d’Howard, l’entreprise Attitude Montagne organise des expéditions à travers les plus hautes montagnes du monde. Entrevue avec Dominic Asselin, fondateur et guide de montagne depuis plus de 15 ans.
Chaque personne part avec des motivations différentes, certains font une expédition pour le paysage et surtout pour se sortir de sa zone de confort. Mais Dominic dit la même chose à ses clients avant qu’ils ne s’embarquent : « L’alpinisme en tant que tel, ce n’est pas le fun ! On part de nuit, il fait froid. C’est le fun après, quand on a fini ! »
« Tu t’exposes à des risques que tu n’es pas habitué », explique-t-il. Mais c’est ce sentiment de s’être dépassé qui revient toujours. « Souvent, les gens se disent : « Wow, je me suis senti en vie ! » Puis, plus c’est difficile, plus on a passé proche d’avoir des problèmes et plus on se sent en vie après. Je pense que c’est ce besoin-là, de se dépasser au maximum, quand tout te dit d’arrêter. »
Trouver sa montagne
La première étape avant de partir en expédition est de savoir quel genre d’expérience on veut vivre. Souvent, les clients ont tendance à choisir une montagne parce qu’une autre personne leur a recommandé, mais ce n’est pas nécessairement ce qu’ils recherchent, souligne Dominic.
« Je demande à mes clients de me décrire leur expérience de rêve. Est-ce que tu veux dormir sur un glacier ? Estce que tu peux transporter un gros sac ? Ensuite, on peut choisir une montagne », explique le guide.
L’entraînement
Avant de partir en expédition, la préparation peut prendre entre une et deux années, selon le niveau technique de la montagne. Les formations commencent au centre Attitude Montagne où l’on montre des manoeuvres techniques, comme les noeuds. Ensuite, c’est l’entraînement physique.
« L’objectif numéro un du programme, c’est que quand les gens l’ouvrent, ils se disent : « Oh, ok. C’est du sérieux. Ce ne sera pas facile. » » Au jour 1 du programme de 30 sessions, les gens doivent courir 10 kilomètres.
À la fin du programme, les gens doivent être capable de faire 1 000 steps de suite sur une marche avec un sac de 25 livres. « Il y en a qui ne le font pas, mais ils vont moins en profiter et vont trouver cela plus difficile », explique le guide.
Accepter les défis
Souvent, les gens commencent avec une première montagne qui les ouvrent ensuite à des sommets plus difficiles. « La majorité de nos clients commencent à 0. C’est-à-dire qu’ils font peut-être de la randonnée, mais n’ont jamais fait d’alpinisme ou d’escalade. Moindrement que ce sont des gens un peu en forme, on est capable de les amener à leur objectif. »
« Un de mes clients, qui faisait des Ironman, m’a déjà dit après une expédition que c’était comme faire un Ironman, avec la gastro, en ne pouvant pas arrêter en plus. Quand tu es en montagne en haut, tu ne peux pas dire : « Je suis tanné, je veux qu’on me sorte. » Tu ne peux pas abandonner. »
Cependant, selon le guide, ce sont des défis qui sont « difficiles, mais faisables ». « Il faut juste accepter de s’exposer à ce genre de défis. Mais quand tu réalises que tu as réussi, rendu en bas, tu deviens euphorique. »
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Prochaines expéditions: Le prochain voyage sera au Népal, où différentes expéditions partiront au même moment. Une équipe fera l’ascension de l’Ama Dablam (voyage qui devait avoir lieu en mars 2020), d’autres feront un trek au camp de base de l’Everest et la vallée du Khumbu, ou encore l’ascension du Island Peak (Imja Tse). Pour en savoir plus sur l’entreprise, visitez leur site web : attitudemontagne.com