(Photo : Christian Nadeau)

Saut à ski : Émile Nadeau décroche une 2e médaille de bronze en Coupe du monde

Par Luc Robert

Avec Sportcom

Émile Nadeau a réalisé un rêve, entouré de ses proches samedi dernier à Québec, en obtenant le deuxième podium de sa carrière en Coupe du monde avec le bronze.

Provisoirement troisième au saut, le Québécois de 20 ans a dû patienter jusqu’à la dernière seconde avant de connaître son sort.

« Je pouvais juste croiser les doigts, une fois rendu en bas. J’ai vu les deux Chinois (Qi Guangpu et Wang Xindi) réussir des sauts incroyables. Ça m’a fait baisser au classement, mais je gardais quand même espoir », a raconté après l’épreuve Émile Nadeau, soulagé de la confirmation de sa 3e place.

Le Prévostois a récolté 105,3 points en deuxième finale. L’Ukrainien Dmytro Kotovskyi a sorti les cinq vrilles, mais il a raté son atterrissage et a dévalé la pente de dos, face à la rampe. Fort d’un pointage de 124,78, Qi Guangpu a finalement gagné l’or devant son compatriote Wang Xindi (119,47).

« Ensuite, dimanche, j’ai pris la 14e position aux qualifs. J’évalue avoir connu un bon départ. Mais je n’ai pu faire mieux ensuite. Je me sentais bien, après trois jours d’entraînement, et je me sentais en confiance. Il n’y avait eu que deux heures de décalage à absorber à mon retour des États-Unis. »

Pluie et prudence

Samedi, les yeux d’Émile Nadeau n’ont pas quitté le tableau indicateur. Il attendait le résultat de l’Ukrainien avec impatience pour que tous les compétiteurs à sa suite aient obtenu leur tour. Lorsque Kotovskyi a obtenu ses 92,04 points, Nadeau a affiché un large sourire.

« C’est fou ! Surtout après une journée de même, avec la pluie, c’est vraiment spécial ! », a souligné le médaillé de bronze. Il aurait bien aimé monter la barre en super-finale, mais il a préféré prioriser l’exécution au coefficient de difficulté. « Je devais partir du haut de la piste et donner plusieurs coups de patin. J’aurais aimé essayer un triple saut avec quatre vrilles comme dernier saut, mais avec ces conditions, j’ai préféré la sécurité. Ça a payé ! », a-t-il analysé.

Nadeau a constaté qu’il pleuvait plus dimanche que samedi, aux installations de Lac-Beauport.

« Ça se dégradait d’heure en heure. Les conditions étaient telles que les skis collaient au sol, dans la courbure du saut (rampe). Même à l’atterrissage, tu éprouvais la sensation bizarre de mettre les pieds sur des éponges pleines : c’est dur à décrire. J’ai perdu l’équilibre vers l’avant à une occasion, sans chuter. Essayer des manœuvres compliquées restait hors de question », raconte l’athlète.

2e fois en 11 mois

Le 19 mars 2023, Nadeau avait goûté au podium pour la première fois de sa carrière, lors de la Coupe du monde disputée au Kazakhstan.

Il avait réussi à prendre provisoirement la tête en super-finale avec 96,83 points. Après que le Suisse Pirmin Werner (118,55) ait devancé Nadeau, et que l’Américain Christopher Lillis ait raté son saut, il s’était assuré une présence sur la troisième marche du podium.

« J’espère les mêmes résultats ou mieux, en y retournant en mars. Ce sera encore une autre adaptation là-bas. Le sommet des montagnes se situe plus haut que les nuages. Donc le soleil tape plus fort en haut et fait fondre la neige. Mais en descendant vers la rampe, ça redevient enneigé et glacé. Au moins, je sais à quoi m’attendre. »

Émile Nadeau remercie le public qui assistait au spectacle Attache ta tuque, samedi soir dernier à l’école du Champ-Fleuri de Prévost.

« Mon frère m’a envoyé une vidéo où les gens m’applaudissaient à l’annonce des résultats. Merci, les gens ont été cools. Je prends un repos bien mérité de quatre jours, avant de reprendre le collier à Québec, lors d’une compétition Canada-États-Unis. Ça me servira d’entraînement en prévision du Kazakhstan », a-t-il achevé.

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