(Photo : Archives)

Rédemption pour la fougueuse fondeuse Cendrine Browne

Par Luc Robert

Ski de fond

C’est avec une confiance renouvelée que la Prévostoise Cendrine Browne se mesurera à l’élite du ski de fond, sur les Plaines d’Abraham à Québec, du 13 au 15 mars, lors de la Coupe du monde FIS de ski de fond.

La fondeuse a surmonté une nouvelle épreuve, samedi dernier à la Coupe du monde d’Östersund, en Suède, prenant le 35e rang, malgré une chute dans une courbe, en début de parcours des 10 km libres. Elle a terminé l’épreuve en un chrono de 23 min 58,7 sec.

Série de pépins

Après avoir été confrontée à une série d’obstacles en saison 2018-2019, l’athlète est revenue en force en réussissant le deuxième meilleur résultat de sa carrière en Coupe du monde, une 29e place, aux 10 kilomètres de style libre (départ groupé) de Falun, le 8 février, en Suède.

« À Falun, j’avais des skis extraordinaires et je dépassais beaucoup de filles dans les descentes. Malgré toutes les tuiles reçues l’an passé, j’ai continué d’y croire. Je me vois participer au Championnat du monde 2021, à Oberstdorf. Sinon, je vise aussi les Jeux olympiques de 2022, à Pékin. Quant à Québec, je m’en promets aux sprints », a-t-elle souligné par correspondance au journal Le Nord.

La skieuse de 26 ans revient de loin: troubles d’adaptation post-olympiques de Pyeongchang, relégation de sa fédération nationale, perte de son brevet de Sport Canada, commotion cérébrale, etc.

« J’ai suivi ma devise de toujours: « Never give up », de Winston Churchill. Je me concentre sur mes mouvements. Je ne pense plus aux résultats, aux standards à réaliser: je skie pour ma satisfaction. Je peux m’offrir ce luxe, ayant été exclue de l’équipe nationale ! ».

Lente récupération

Lors d’une chute en ski à roulettes, à un camp d’entraînement estival, elle a subi commotion cérébrale sévère. L’athlète a fait un coup de fouet cervical, ce qui a prolongé sa réadaptation.

« Une commotion cérébrale régulière, ça dure environ cinq semaines. Moi, ça a duré deux mois et demi. J’ai suivi le protocole, avec ma physio, et je l’ai complété. Alors, je n’ai plus aucune crainte de séquelles potentielles ».

Pertes financières

À son retour, Cendrine a mis le cap vers le Centre national d’entraînement Pierre-Harvey, à Québec, où l’entraîneur Louis Bouchard est de retour à plein temps, après la retraite d’Alex Harvey.

« J’ai perdu mon brevet (de Sport Canada) et ça a été vraiment dur mentalement. Ils ont coupé mon salaire d’athlète amateure. Il y a eu une restructuration au sein de la Fédération nationale de ski de fond et ils ont décidé de sacrifier ma génération, au profit des plus jeunes. Ils essaient de trouver le prochain Alex Harvey, mais ça peut prendre des années… ».

« Même si je suis encore parmi les tops skieuses au pays, je n’ai plus de salaire. Déjà que c’était dispendieux de skier avec l’aide d’un brevet, maintenant, c’est presque infaisable. Une chance que j’ai des donateurs privés et des commandites (merci), mais ce n’est pas encore assez. Par exemple, chaque voyage en Coupe du monde me coûte entre 5000 et 6000 $».

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