Panthères : Vieira rentre au bercail après une saga rocambolesque
Par Luc Robert
L’attaquant Tommy-Lee Vieira a mis de l’eau dans son vin et a rencontré dimanche dernier, 12 janvier, le directeur-gérant des Panthères, Jean-Philippe Paré. Les deux parties ont finalement trouvé un terrain d’entente et le marqueur vedette est sensé réintégrer le giron des Panthères incessamment.
Le Mirabelois devait d’abord rencontrer les joueurs du club lundi à 16 h, pour tenter une réintégration complète à la formation. Au moment d’aller sous presse, lundi midi, il était prévu qu’il revienne dans l’alignement ce mercredi soir à 19 h 30 à domicile, lors de la visite des Flammes de Gatineau. Il a déjà renoué les liens avec des coéquipiers.
« Les meilleures transactions… »
Le patron de hockey des Jérômiens a mis en pratique une vieille théorie de l’ancien DG du Canadien, Serge Savard père, à savoir que : « les meilleures transactions représentent souvent celles qu’on ne fait pas ! », dans la saga Vieira.
« J’ai toujours gardé cette citation de M. Savard, un très grand DG dans l’histoire du hockey, fraîche à ma mémoire. À l’heure limite des transactions dans la LHJAAAQ, vendredi dernier, aucune offre raisonnable ne nous est parvenue. On a décidé de le garder (Vieira). Plusieurs instances ont été impliquées, de la ligue à notre haute direction (lire le proprio, M. Clément Hudon). Nous avons tenté d’accommoder le jeune et les Panthères, mais une équipe n’a pas été correcte. Elle savait plus de choses que nous dans le dossier, alors que nous sommes la formation impliquée et détentrice des droits de Tommy-Lee. C’est une décision qui a été prise au sérieux. Sinon, c’est le jeune qui écopait. C’est un renversement de situation heureux, même si ça a fait grincer des dents et que j’ai manqué de sommeil », a commenté M. Paré.
Le club du circuit Figsby en question a-t-il effectué du maraudage dans le dossier Vieira ?
« Je ne saurais dire, mais ce n’est pas normal. On nous offrait un joueur de 20 ans et un choix au repêchage de 2027, à prendre ou à laisser, ce qui ne nous aidait aucunement à court terme. Je le répète depuis le début de la saison : on était à deux joueurs près d’avoir une équipe dominante dès le camp d’entraînement. On a bougé avant la date limite, en rapatriant Félix-Antoine Journet, tout en accueillant Antoine Lagacé et Sébastien Côté, sans que ça nous coûte rien. Avec les atouts que nous possédons, je ne crains pas de dire qu’on a un club bâti pour les séries. Affronter nos gros joueurs dans une série 4 de 7, ça ne sera pas de la tarte. Je préfère que le club ait craqué avant la période des Fêtes, plutôt que ça se produise à la veille des séries. On retrousse nos manches et on intensifie notre 4e phase prévue, pour être fins prêts en mars », a-t-il songé.
Acceptation
Pour ce qui est de Tommy-Lee Vieira, la porte de l’entraîneur est demeurée ouverte.
« Oui, on a eu nos différents. On veut qu’il patine autant à l’attaque que pour se replier. Il veut remplir cet engagement. Ça nous va. On n’a jamais douté de ses capacités, mais il doit se servir de ses atouts pour l’équipe. Son désir n’a jamais représenté un problème », a repris M. Paré.
Il restait à savoir lundi comment l’ex-no 91, maintenant porté par Lagacé, sera accepté à nouveau dans la tanière des félins.
« Avant de prendre ces décisions, j’ai pris l’avis de mon monde et les recommandations de M. Hudon. C’est moi qui gère ici et j’assume. L’état d’esprit de Tommy me semble bon. S’il demeure dans ces bonnes dispositions et qu’il s’applique au système, les coéquipiers devraient l’accepter. L’individu Vieira, on l’adore. C’est celui avec le manque d’engagement sur la glace qui causait des frictions internes. Quand il s’impliquait des deux côtés, il a connu une séquence de 21 points en 7 parties. C’est ce gars-là que l’on souhaite retrouver. »
Des peanuts…
Jean-Philippe Paré possède une autre année à son contrat. Un ancien dirigeant qui l’a eu sous sa tutelle spécifie que certains autres directeurs-gérant ont eu tort de vouloir le fourvoyer.
« À l’époque où il jouait, Jean-Philippe était déjà doté d’une belle intelligence. Ça n’a pas changé, mais je dirais qu’il est trop honnête pour se frotter à certains requins du junior AAA. Il apprend encore, à sa deuxième saison comme directeur-gérant, mais il voit mieux les choses venir. Il est rendu plus avisé », a souligné au journal Le Nord un vétéran du hockey, qui a encore ses entrées dans le milieu.
M. Paré a lui-même avoué que les négociations prennent souvent des tournures imprévues avec ses homologues.
« Dans un autre dossier, on nous offrait… un 2e gardien, en demandant nos jeunes talents en retour. Nous sommes très bien nantis avec Mathis Lussier et Zachary Hains devant la cage. Il faut faire la part des choses : quand certains répandent la rumeur aux autres dirigeants qu’une transaction est confirmée et entrée dans le système de la LHJAAAQ et que ce n’est pas le cas, c’est juste pour empêcher les autres qui avaient de l’intérêt à se manifester. Je comprends mieux les entourloupettes de certains DG et je m’ajuste. »
La direction préférait que les choses se règlent avec le jeune adulte, avant qu’il puisse dialoguer de l’épineux dossier avec les médias.