Olivia Bouffard Nesbitt réadmise au sein de l’équipe olympique
Par Luc Robert
La fondeuse Olivia Bouffard Nesbitt a profité d’un des deux laissez-passer supplémentaires octroyés à l’équipe canadienne de ski de fond, en vue des Olympiques d’hiver de Pékin, pour reconquérir une place qu’elle a occupée de 2015 à 2017.
Constamment ralentie par des blessures et une sévère mononucléose, l’athlète de Morin-Heights, et Rémi Drolet, de Rossland, en C.-B., sont les deux derniers athlètes nommés par Nordiq Canada et le Comité olympique canadien, après que la Fédération internationale de ski (FIS) ait accordé deux places de quota supplémentaires au Canada, à la suite d’un processus de réaffectation.
Âgée de 29 ans, Bouffard Nesbitt est officiellement une « réserviste » au sein de l’alignement canadien, mais ce rôle lui convient.
« Je suis tellement heureuse de mettre la guigne derrière moi. À cet âge, on est sensée être au sommet de notre carrière. Je connais depuis longtemps mes habiletés, mais j’avais rarement le luxe de les exploiter à leur maximum. Ça fait du bien de performer en santé. Même quatre ans après voir quitté Équipe Canada, je chauffe encore les meilleures », a-t-elle constaté avec joie.
Bouffard Nesbitt et Drolet complètent donc l’équipe olympique de ski de fond, qui a été dévoilée le 13 janvier. Celle-ci comprend déjà les Québécoises Laura Leclair, Cendrine Browne et Katherine Stewart-Jones. Dahria Beatty (Yukon) est l’autre élue.
Prête comme une Jeanette
Olivia a été nommée première remplaçante après s’être classée 2e à l’épreuve de qualification au sprint de style libre, puis 3e dans les manches aux sélections olympiques de Nordiq Canada. « Les étoiles se sont alignées. Je me suis battue à toutes les épreuves, comme s’il n’y avait pas de lendemain. »
La Fédération internationale de ski (FIS) distribue des places de quota aux pays en fonction des classements internationaux. Si les meilleures nations n’utilisent pas toutes leurs places de qualification à la date limite, elles sont réattribuées au pays classé au rang suivant.
« Mon conjoint Stewart est alors devenu statisticien (rires). Il scrutait via internet les classements des athlètes en temps réel. Il calculait mes chances, en tenant compte des pays qui libéraient des places. Merci à la Principauté d’Andores et à l’Australie, en autres, qui ont libéré deux places chacune. Mon chum a conclu qu’avec mes performances, je serais là. Quand notre capitaine (team leader), Joël Jacques, m’a appelé pour me confirmer la bonne nouvelle, j’étais déjà dans les limbes. »
Skier dans le sable!
Les épreuves olympiques de ski de fond se dérouleront du 5 au 20 février à Zhangjiakou. Olivia est prête à s’enrôler à toutes les épreuves, si une blessure survient.
« Je serai là, comme un scout, peu importe le contexte où ils auront besoin de moi. À mes premiers jeux, ça fera toutefois bizarre d’apporter avec moi de 15 à 25 paires de skis Madshus ! Nos farteurs ont été avertis que les sentiers auront des surfaces artificielles et une mince couche de neige. En bref, on va souvent massacrer nos skis en touchant directement le sable, sous la surface. On a pas eu d’autre choix que de s’équiper en surplus. Mais c’est moins pire que les skieurs alpins: eux, une seule descente peut scraper leurs skis », a-t-elle ajouté.
Bouffard Nesbitt a été invitée au camp final en altitude, à Silver Star (C.-B), de sorte qu’elle se savait figurer dans les plans d’Équipe Canada.
« Je n’ai jamais perdu la conviction que c’était possible de me qualifier. Je suis tellement reconnaissante envers tous. Avec mes efforts, je sentais que ça payerait un jour. J’ai mes trois vaccins, je reste prudente, mais je fonce à belles dents avec mes coéquipières québécoises », a-t-elle terminé.