(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)
Le mentor Michel Parent et le marcheur Marcel Jobin entourent la boursière Mai-Ann Beaudet.

Marche rapide : L’incroyable retour du « fou en pyjama »

Par Luc Robert

Le marcheur olympique Marcel Jobin effectue un retour à l’âge de 81 ans, afin de participer aux Mondiaux d’athlétisme chez les Maîtres, à Gothenburd (Suède), du 13 au 25 août 2024.

Champion canadien sur 20 km de marche rapide à 14 reprises, de 1969 à 1984, M. Jobin était de passage à Saint-Jérôme vendredi dernier pour remettre une bourse athlétique et pour saluer sa sœur de 91 ans, une résidente de la ville.

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À 81 ans, rien ne l’arrête! #marcheolympique

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« Même à 81 ans, j’ai encore le goût de compétitionner. Quand le coup de départ se fait entendre, c’est en avant que je veux me trouver. Malgré les blessures et la COVID, je suis là. J’entame ma 65e année en athlétisme. Je vais seulement cesser de bouger quand je ne serai plus de ce monde », a lancé en riant le sympathique athlète.

Membre d’Équipe Canada aux Jeux olympiques d’été de Munich (1972), de Montréal (1976), de Moscou (1980) et de Los Angeles (1984), le vétéran athlète natif de Parent, en Abitibi, espère que ses sorties publiques redonneront ses lettres de noblesse à la discipline qu’il chérit.

« La marche rapide a été populaire dans mon temps (années 70), puis jusqu’aux Jeux de 1992 à Barcelone, quand Guillaume Leblanc a remporté l’argent au 20 km de marche athlétique. On entend moins parler de la discipline de nos jours. Les fédérations sportives doivent populariser à nouveau la marche rapide. Comme je l’ai fait avec Guillaume à mon époque, il faut motiver la relève », a ajouté celui qui aimerait bien que son demi-marathon Marcel Jobin reprenne vie, en Mauricie ou ailleurs au Québec.

Rescapé de la COVID

Marcel Jobin, domicilié à Saint-Boniface en banlieue de Shawinigan, s’impose un programme chargé et ambitieux pour 2024.

« Avec une préparation adéquate, une détermination et un entraînement rigoureux, il pourra atteindre ses objectifs. Il revient de loin, après une intervention chirurgicale au tendon de la cuisse, et surtout, après une embolie pulmonaire causée par la COVID-19. Grâce à son corps d’athlète, avec une médication appropriée, il était de retour en debout six mois après. Sa persévérance et sa résilience lui ont permis de surmonter les épreuves », a louangé son entraîneur et mentor, M. Michel Parent.

L’athlète de haut niveau a participé aux 10 km d’Ottawa, le 30 septembre dernier. Il prendra part aux Championnats régionaux des stades (NCCMA) au Mexique du 9 au 12 novembre, en plus de viser une participation aux Jeux panaméricians des Maîtres, du 12 au 21 juillet à Cleveland, en Ohio.

Le fou en pyjama

Une visite de Marcel Jobin ne serait pas complète sans comprendre l’origine du sobriquet du « fou en pyjama » dont il a été affublé dès le début de sa carrière.

« Dès 1958, je m’entrainais avant l’école avec des pantalons en coton-ouaté. J’avais des contacts au club athlétique des Francs amis de Montréal et je portais des espadrilles Adidas fluorescentes, que je m’étais procurées auprès d’eux. Certaines personnes me lançaient des pierres et crachaient sur moi à mon passage. J’étais vu comme un illuminé, alors que je me considère comme un précurseur. De nos jours, les athlètes ont des chaussures multicolores », a-t-il achevé.

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