L’Université Brown déroule le tapis rouge pour Mégane Pilon
Par Luc Robert
La très prestigieuse université américaine Brown, de Providence au Rhode Island, donne une bourse d’études de quatre années, financées à 90 %, à la gardienne jérômienne Mégane Pilon.
Il s’agit d’une très haute reconnaissance, car seulement 6 % des étudiant(e)s qui postulent à l’institution privée sont admis(es). La jeune Pilon affiche une moyenne générale de 89 % au Stanstead College, situé au sud de Magog, où elle complète actuellement son cours du secondaire en anglais. « Je suis très heureuse d’avoir été recrutée. Avec les Spartans de Stanstead, il y a deux ans, l’entraîneur-adjoint de Brown, Justin Simpson, m’a remarquée. J’ai progressé depuis ce temps à titre de première gardienne et ils m’ont offert ces études universitaires avec une aide financière. Je suis très intéressée par la médecine et ils sont très réputés dans ce domaine », a souligné l’athlète de 17 ans, qui a aussi étudié à Cap-Jeunesse.
Groupe sélect
L’ancienne portière des Lions de Saint-Jérôme, du Mistral des Laurentides et du profil hockey à l’école Saint-Gabriel se pince pour être certaine de ne pas rêver : les frais annuels de scolarité sont estimés à près 65 000 $ US. Il faut compter un autre 20 000 $ US pour le logement, l’habillement, les repas et les assurances.
« Ils ont pris en considération le revenu familial, les notes scolaires et mon niveau de hockey. C’est très cher, parce qu’il y a des programmes contingentés. Je remercie mes parents. De plus, pour me dénicher un poste régulier avec l’équipe des Bears, je devrai trimer dur, car le niveau est très compétitif, dans la Ivy League, en division 1. »
L’ancien gardien Yann Danis, du secteur Lafontaine, a aussi joué pour Brown U, avant d’évoluer pour les Canadiens, les Islanders, les Devils et les Oilers. Les Bears comptent six Canadiennes dans leurs rangs, dont la Québécoise Eva Durandeau, de Beaconsfield. Avec une clientèle de 6 300 étudiants au premier cycle de nos jours, l’Université Brown a été fondée modestement en 1764. Elle n’admettait que les hommes jusqu’en 1891, ce qui changea lorsque le Collège Pembroke fut créé. Ce collège pour dames se situait à 500 m de Brown. Depuis 1971, les deux écoles forment une unique institution pour garçons et filles. À sa saison recrue à Stanstead, Mégane Pilon a compilé une fiche exceptionnelle de 20v-3d-2n, 7 jeux blancs et un pourcentage d’arrêts de ,937.
Les Bears évoluent en effet dans l’Ivy League, un circuit d’universités élites, qui comprend les plus anciennes et prestigieuses maisons d’enseignement post-secondaire du pays d’Oncle Sam (Brown, Columbia, Cornell, Dartmouth, Harvard, U Penn, Princeton et Yale). « Je m’améliore encore en anglais à chaque jour. Ma meilleure amie est une Allemande, à Standstead. On communique entre nous dans notre langue seconde. C’est un beau défi », a-t-elle avoué.
Calendrier limité
Situé à quelques jets de pierres de la frontière américaine, le Stanstead College permet normalement aux espoirs des Spartans de disputer des tournois aux États-Unis.
« Nous ne sommes pas allées de l’autre côté (de la frontière) depuis 2 ans, avec la pandémie. Mais avec la réouverture des douanes, nous sommes sensées participer à deux tournois à Boston cet hiver. Entre temps, nous venons d’arriver à Vancouver, pour une série de quatre parties hors-concours contre deux formations. Au Québec, nous avons disputé cet automne 10 parties. Notre développement se fait autrement. »
Mégane Pilon utilise un style hybride devant sa cage. « Je me développe selon une technique structurée. Je peux utiliser le style réflexe, mais aussi le papillon. Je mets beaucoup d’ardeur pour progresser. »
Future carrière
Récemment invitée à un camp d’Équipe Québec, la gardienne se sent motivée, après avoir vu la portière Kim Saint-Pierre être élue au Temple de la renommée du hockey, à Toronto.
« Kim m’inspire beaucoup. Elle nous a bien représentées et ses médailles d’or sont admirables. Elle a démontré qu’on peut pousser notre rêve de hockeyeuse au-delà des rangs universitaires. J’irai là où le hockey me poussera. L’Équipe nationale canadienne et les Olympiques demeurent la consécration ultime. Chez les pros, si
une nouvelle ligue peut être créée et que
les joueuses soient bien reconnues, elles cesseront leur grève actuelle. Dans quelques saisons, j’adorerais ça jouer comme professionnelle. Je suis entre temps prête à attaquer les rangs universitaires », a achevé celle qui a fréquenté l’école Saint-Jean-Baptiste au primaire.