Lafontaine a effectué une entrée jérômienne fracassante
Par Luc Robert
Il y a 50 ans, les jeunes sportifs du village de Lafontaine, tout comme ceux de Saint-Antoine-des-Laurentides, se joignaient à la Ville de Saint-Jérôme pour intégrer les rangs du hockey mineur.
Le registraire de la Fédération de hockey mineur de Saint-Jérôme (FHMSJ) de l’époque, feu Gilles Perreault, ne savait pas ce que valaient les patineurs des deux localités voisines et avait inscrits les jeunes dans les catégories… C et D !
« Nos quelques 180 joueurs arrivaient du hockey pratiqué sur des patinoires extérieures. M. Perreault nous avait classé dans les C et D (zones 10-14). Nous avions opté pour porter les couleurs des Flyers de Philadelphie. Notre entrée fut fracassante, avec des clubs qui se rendirent jusqu’aux Championnats provinciaux. Plusieurs de nos joueurs sont ensuite montés dans les catégories intercités et certains jusqu’au midget AAA et au junior majeur », s’est remémoré un des artisans de cette intégration, M. Maurice Laroche, alors président du comité des loisirs municipaux de Lafontaine, élu en juin 1972.
Des joueurs des rangs atomes à juvéniles se sont rapidement fait une niche parmi les Jérômiens. L’époque où les Lafontainois étaient considérés comme faisant partie du « cordon » (prolongement jérômien au nord), dans les années 50, était révolue au niveau sportif.
« Plusieurs de nos porte-couleurs ont atteint les rangs supérieurs, dans les années suivantes. Dans le midget AAA, on pense à Serge Dumoulin (ensuite avec les Remparts de Québec), Alain Paquette (Jr de Verdun), Claudio Diré, Stephen Cadieux, Michel Ouelette, Mario Bélanger (Cataractes de Shawinigan), Benoît Campbell, Jean Brown et autres se sont succédés ici au fil des ans. Dumoulin a eu la chance de côtoyer un futur membre du Temple de la renommée en Kevin Lowe (Oilers), alors que le défenseur gauche Alain Paquette a évolué avec le futur gagnant de trois Coupes Stanley, Claude Lemieux (Canadiens), natif de Lac des Écorces. »
Faire sa place
L’arrivée des deux villes voisines à la FHMSJ s’est produite lors d’un concours de circonstances.
« Au début des années 1970, le gouvernement du Québec, par l’entremise de ses ministères de l’éducation et des affaires municipales, avait octroyé une subvention à la Ville de Saint-Jérôme pour la construction d’un aréna mineur, sur un terrain adjacent à la Polyvalente de Saint-Jérôme. Pendant la semaine, son utilisation devait être réservée aux activités des étudiants de l’institution. Le reste du temps, les jeunes de Saint-Jérôme, de Lafontaine et de Saint-Antoine pouvaient s’y adonner », a rappelé M. Laroche.
Des négociations intenses ont marqué les débuts de l’aréna mineur, rebaptisé plus tard aréna Jacques Locas. « La construction de l’amphithéâtre était conditionnelle à ce que Saint-Jérôme s’entende absolument avec les deux localités avoisinantes pour exploiter le futur bâtiment. Après plusieurs séances de négociations, Lafontaine et Saint-Antoine obtenaient les mêmes privilèges que Saint-Jérôme au prorata de leur population. Des gens comme l’ex-secrétaire trésorier de Lafontaine, M. Fernand Campbell (approche des commanditaires), Gilles Perreault, Gilles de la Chevrotière, les maires Bernard Parent, Raymond Laroche et Charles-Eugène Garneau, ont tous contribué à ce que nos jeunes puissent se joindre à la ville centre. Nos équipes de Lafontaine ont fait belle figure au hockey organisé, dans la FHMSJ inc., dès la première saison. Sans hésiter, nous pouvons exprimer toute la fierté que nous avons éprouvé à voir nos jeunes joueurs locaux performer avec les autres bons joueurs des villes voisines », a souligné M. Laroche.
Rappelons que l’aréna Jacques-Locas a été démoli après une longue saga. En 2007, des poutrelles de la toiture avaient cédé sous le poids de la neige.