(Photo : Raynald Morand)

La Force de Montréal : Saint-Jérôme prête à offrir un domicile fixe

Par Luc Robert

Les autorités de la Régie intermunicipale de l’aréna régional de la Rivière-du-Nord ont tâté le pouls auprès de la Force de Montréal, afin de savoir si la formation professionnelle de hockey féminin accepterait de déménager à Saint-Jérôme.

Présents lors du match du 5 février dernier, des membres de la Régie ont été impressionnés par les foules attirées par l’équipe de la Premier Hockey Federation (PHF) et le spectacle offert.

« N’eut-été du froid extrême, la Force s’attendait à une salle comble, samedi soir dernier à l’aréna régional de la Rivière-du-Nord. On veut que notre jeunesse bouge et qu’elle possède des modèles pour poursuivre leur carrière de hockey féminin. Le club représente justement cet idéal », a lancé le maire jérômien, Marc Bourcier, avec beaucoup d’enthousiasme.

Constituée en 2010, la Régie regroupe les municipalités de Prévost, Saint-Jérôme et Sainte-Sophie. Elle exploite l’aréna régional de la Rivière-du-Nord, qui comprend deux glaces. Lors du passage de la Force, M. Bourcier était accompagné du président de la Régie, M. Guy Lamothe, aussi maire de Sainte-Sophie, et du conseiller du quartier no. 7 de Saint-Jérôme, M. Michel Gagnon.

« Lorsque les filles terminent leur hockey collégial ou universitaire, il n’y a pas grands débouchés sportifs qui s’annoncent pour elles. La Force représente un bon moyen de continuer. Nous aurons de plus le Centre sportif Claude-Beaulieu, à proximité de l’aréna. Ce serait un plus pour les entraînements hors-glace de l’équipe », a songé tout-haut M. Gagnon.

Surprise

Le président de la Force de Montréal, Kevin Raphaël, s’est dit flatté de l’intérêt locale, mais qu’il passera encore pas mal d’eau sous le pont Laviolette avant qu’une relocalisation devienne réalité.

« On décidera de notre avenir à la fin de la saison. Puis, on a présentement une entente à l’auditorium de Verdun, avec des entraînements hors-glace aussi. On y va au jour le jour. Juste organiser le match de lundi après-midi représente une logistique incroyable à réaliser », a-t-il rétorqué diplomatiquement.

Samedi dernier, la Premier Hockey Federation a annoncé que le match régulier prévu en soirée entre les Whitecaps du Minnesota et la Force de Montréal était reporté à lundi, en raison des mauvaises conditions météorologiques.

« Nous avions une salle comble de 1 100 billets vendus, en plus d’environ 300 walk-in (ventes prévues le jour du match). Si on ajoute à ça les 850 personnes venues dimanche, ça dénote beaucoup d’intérêt. On est content que les gens tripent et viennent nous voir », a détaillé M. Raphaël.

La Force a aussi fait une salle comble à Rivière-du-Loup, alors que l’appui a aussi été massif à Sept-Îles.

« Les fans sont au rendez-vous et nous apprécions ça. C’est plus facile pour les joueuses de se déplacer à des parties dans la région montréalaise, comme à Saint-Jérôme. Je ne pensais pas jouer cette année, même si je pratique ce sport depuis l’âge de 5 ans. Les filles peuvent maintenant avoir un salaire et s’entraîner à plein temps. C’est un beau prolongement de carrière pour moi », a confié Ann-Sophie Bettez, la capitaine de 35 ans.

La télévision

Les ex-Cheminots de Saint-Jérôme au hockey féminin ont empilé les championnats provinciaux AA pendant une décennie. Pourtant, les estrades de l’aréna Melançon demeuraient vides à l’époque. Comment expliquer qu’au match de dimanche dernier, il fallait marcher jusqu’au centre communautaire Notre-Dame pour garer sa voiture ?

« Saint-Jérôme a toujours été une ville de hockey. La Force, c’est tout nouveau et tout beau. Une fin de semaine ne fait pas une saison aux guichets, mais avoir nos parties diffusées par TVA Sports propulse l’engouement. Sans compter que l’implication totale du groupe de Kevin en fait la meilleure organisation de la ligue. Samedi, ceux qui se sont pointés à l’aréna malgré le report, ont été accueillis par Kevin, avec des tuques et autres articles promotionnels gratuits à la porte. Ça démontre le sérieux de la Force », a souligné l’entraîneur associé Pierre Alain, qui a connu la fin d’époque des Alouettes et l’ émergence des Cheminots à Melançon au début des années 1980.

Résultat

Au moment d’aller sous presse, la Force sautait sur la glace pour le deuxième match de son séjour laurentien, lundi à 13 h. Lors du duel de dimanche, les Montréalaise ont baissé pavillon 4 à 1 devant les Whitecaps, avec deux filets déserts. Catherine Daoust avait donné les devants à la Force en à 3:31 de la première période, Deziray De Sousa et Brooke Stacey préparant le jeu.

Les visiteuses ont enfilé leurs deux premiers buts en supériorités numériques. Elles ont aussi dominé 42-29 aux lancers.

« L’histoire se répète. On ne capitalise pas sur nos retours de lancers. On tente des tirs, mais ça prend un écran. Il faut dire qu’on a disputé un match serré. Le deuxième but (vainqueur) du Minnesota n’a pas été le plus beau, avec une rondelle libre, poussée dans le demi-cercle de Tricia Deguire, qui a été solide », a analysé Bettez.

« Il faut que les filles jouent moins avec le bâton serré entre leurs mains. Quand elles ont une occasion : qu’elles prennent des chances de marquer, au lieu de jouer sur les talons. Ça devient mental de juste penser défensif », a résumé Pierre Alain.

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