La famille de Brent Aubin fait contre mauvaise fortune bon cœur
Par Daniel Calvé
Hockey européen
Confiné à sa demeure de Wolfslburg, une ville située à deux heures à l’ouest de Berlin, le hockeyeur Brent Aubin a appris lundi que son contrat ne sera pas renouvelé par les Grizzlys de l’endroit, après 7 saisons de loyaux services.
L’ailier-droit de 33 ans, son épouse Bianca Lajeunesse et leurs trois filles, Kelly, Leah et Mila, se contentent pour l’instant de leur cour arrière, depuis que les autorités allemandes interdisent les sorties dans les lieux publics.
«On se trouve en isolement, à cause du coronarivus. On venait tout juste de terminer un entraînement, quand la Ligue professionnelle d’Allemagne (D1) a décrété l’annulation des éliminatoires. C’est très décevant de manquer le meilleur moment de l’année et d’être non-renouvelé. Je remercie tout le monde ici. Entre temps, on a fait une épicerie pour tenir pendant une semaine», a lancé l’ancien champion de la Coupe Memorial, avec les Remparts de Québec en 2006.
Le moment de cet arrêt impromptu a très mal cadré dans la progression des Grizzlys. «Nous étions sur une lancée, avec 10 gains à nos 15 dernières parties, sous l’égide de l’entraîneur montréalais Pat Cortina. Mon prochain match en séries aurait été mon 400e, mais je ne me voyais pas jouer à huis clos. Avec trois cas de Covid-19 dans la région, mieux valait de tout annuler», a-t-il convenu.
En Europe, Brent Aubin a aussi joué une campagne à Munich et quatre saisons en Autriche, avec le EC de Salsbourg. Sa petite famille croyait pouvoir revenir à sa maison de Mirabel-en-Haut à la mi-avril, mais les billets d’avion, avec l’aller seule-ment à 3 000 $ l’unité, remettent tout en question.
Croisée des chemins
Brent Aubin vient de compléter un contrat de trois ans avec les Grizzlys, mais l’avenir n’est pas clair. Il ne devrait toutefois pas avoir de problème à se trouver un nouveau club européen pour la saison 2020-2021. «J’ai été très bien traité ici. On est payé en Euros. Les Grizzlys sont la propriété de l’entreprise Volkswagen. Avant, avec Salsbourg, c’était Red Bull, le proprio du club. Je prend jalousement soin de ma condition physique. Je pense sincèrement que je peux signer un contrat de cinq autres saisons, en première division. Mais avec la crise économique qui se pointe, le salaire risque de diminuer. Si je signe à long terme en Allemagne, je pourrais obtenir ma citoyenneté allemande».
Filles trilingues
L’as marqueur, qui a grandi à Sainte-Sophie, a eu des pourparlers avec des équipes de la Suisse, de l’Autriche et de la France, mais il préférerait demeurer en Allemagne. «À 34 ans en juin, tu vises la stabilité. Nos trois filles conversent très bien en Allemand, appris à l’école. Elles parlent couramment l’anglais, et bien sûr, le français. Ça serait très bien qu’elle puissent continuer dans cette voie. Avec le confinement, une enseignante vient les lundis à la maison, pour le suivi scolaire. Elle est originaire de Laval».