Judo : Enfants et parents souhaitent que le Québec s’inspire de l’Alberta
Par Luc Robert
Les adeptes du judo et leurs parents, de l’école Konki do Kan de Mirabel, espèrent que la Santé publique québécoise s’inspirera de l’Alberta, qui a rouvert les gymnases aux sports de contacts, le 15 juin dernier.
L’ancien médaillé d’argent aux Jeux de Sydney, Nicolas Gill, a décidé de déplacer les judokas de l’équipe olympique du Canada à Lethbridge, en Alberta, où ils ont recommencé les combats et entraînements. Depuis le 15 juin, les athlètes élites d’ici ne pouvaient peaufiner leur préparation physique, en vue des Jeux olympiques de Tokyo, remis en 2021.
Localement, les participants rongent aussi leur frein depuis l’interdiction de pratique de leur discipline, en mars dernier.
« Plusieurs pays, dont la France, ont recommencé à combattre. Nous nous trouvons dans un drôle d’environnement, au Québec. Si notre initiative d’aller entraîner dehors parents et enfants a été saluée, au club de Mirabel, n’empêche que le monde est tanné d’y aller uniquement de façon individuelle. Nous ne sommes pas plus fous que les Albertains: nous pourrions tenir du judo traditionnel en suivant les mesures sévères appliquées ailleurs », a soulevé M. Michel Vallières.
Dans cette province de l’Ouest canadien, les athlètes doivent toutefois se limiter à des groupes fermés de 50 personnes.
« Quand Judo Québec va redémarrer les activités, on entend dire qu’un seul partenaire d’entraînement sera permis. Ce sera bien correct. On veut que ce soit sécuritaire. Mais j’espère qu’on n’aura pas de problème à garder nos adeptes. On a travaillé fort pour atteindre les 86 membres au club », a-t-il poursuivi.
Nouveau partenaire
D’autre part, M. Vallières a changé de partenaire en kata. Il est maintenant jumelé à M. Mario Pageau, du Kaishi Dojo de Laval.
« Habitué du podium, j’ai tout de même trouvé prometteuse notre 6e internationale, à Bruxelles, en mars dernier. Ce n’est pas si mal dans le contexte, car Mario et moi pratiquions seulement ensemble depuis trois mois ».
« En pratiquant le Kata, au dojo de Mario à Sainte-Dorothée, nous pouvons nous entraîner, tout en demeurant à deux mètres. On y va de chorégraphies générales, pour le moment. Ça peut prendre jusqu’à deux ans pour peaufiner nos mouvements jusqu’au niveau mondial. Mario progresse et nous sommes contents ».
À point nommé
Martin Vallières, 4e dan, s’estime chanceux d’avoir pu s’exécuter en Europe, à l’aube de la période du coronavirus.
« On a été chanceux. Il n’y avait pas encore de ralentissement aérien au début de mars. Deux semaines après notre retour, tout était paralysé aux aéroports ».
Nouveau départ
Dénicher un nouveau partenaire est devenu nécessaire pour Martin Vallières, lorsque son coéquipier Patrick Roffi a pris sa retraite.
« Nos succès mondiaux ont fait notre renommée. Mais là, avec l’annulation des Championnats canadiens et des Mondiaux, Patrick ne pouvait plus attendre, lui qui est à la fin de la 50e. De mon côté, à 42 ans, je ne crois pas être à la veille de me retirer (rires), car Mario a seulement 37 ans ».
En plus de courir dans les rues de Saint-Canut, Martin Vallières allait rejoindre Mario Pageau pour s’entraîner à Laval.