(Photo : Courtoisie)
Jonathan Trudel a poursuivi l’arbitrage pendant la pandémie.

Jonathan Trudel l’a échapée belle au match d’ouverture de l’Armada

Par Luc Robert

L’officiel jérômien Jonathan Trudel se trouvait en devoir au Centre d’Excellence Sports Rousseau, le 4 octobre dernier, lorsque 18 membres de l’Armada de Blainville-Boisbriand et du Phoenix de Sherbrooke ont été testés positifs à la COVID-19.

Heureusement, l’arbitre de bientôt 42 ans et ses trois comparses au chandail rayé n’ont pas contracté le virus et ont pu reprendre leurs activités, au terme de 14 jours d’isolement.

« J’avais réussi à placer mes craintes derrière moi, quand tout ça est arrivé. Disons que tu fais vite un examen de conscience. À la maison, j’ai ma femme Jessica et mon jeune garçon de 20 mois, Jacob, qui dépendent de moi. Tu constates que plusieurs autres arbitres ont décidé de prendre une pause de saison. Et là, tu réfléchis à tout ça. J’ai décidé de continuer mon année d’arbitrage, parce que j’ai constaté que le protocole sanitaire de la LHJMQ est très solide », a expliqué celui qui est aussi à la tête du programme des équipes d’élites des Couguars de Cap-Jeunesse, dans la vie de tous les jours.

Protocole strict

Jonathan Trudel a relevé le défi, lui qui a jusqu’ici officé 7 rencontres dans le circuit Courteau, en 2020-2021, pour un total de 652 parties en carrière.

« Mis à part ce match d’ouverture, j’ai fait trois voyages pour des programmes doubles à Baie-Comeau. Sur la route, le protocole strict m’a rassuré. En voyageant ensemble, les arbitres doivent porter le masque dans l’automobile. Lorsqu’on s’arrête pour manger, on y va à tour de rôle. Il n’y a pas de chance à prendre. Plusieurs de nos officiels sont des entre-preneurs et ils ne peuvent passer 14 jours en isolement sans salaire. »

Les activités de l’Armada de Blainville-Boisbriand, de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), ont repris depuis le temps. La troupe de Bruce Richardson a pris part à une série de 7 parties, disputée dans l’enceinte fermée du Centre Vidéotron de Québec.

« Présentement, il y a juste deux zones oranges où des parties peuvent avoir lieu : il y a Rouyn-Noranda et Val-d’Or, en Abitibi, et puis Baie-Comeau et Rimouski, dans le bas du Fleuve (Saint-Laurent) et sur la Côte-Nord. Dans les Maritimes, ils sont arrêtés en raison d’un cas positif à Saint-John. En plus, la bulle a éclaté en raison d’une hausse des cas de COVID-19 au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. »

Alors que plusieurs seraient portés vers le découragement, dans une telle situation, le vétéran arbitre a redoublé d’ardeur.

« Je vais très bien physiquement. J’ai suivi un plan d’entraînement pendant un an et j’ai perdu 35 livres. Je me sens comme une jeunesse (rires). Je vais sûrement encore arbitrer. Mon feeling personnel ? Je crois qu’un calendrier régulier de la LHJMQ s’amorcera au début de février. C’est ma passion, l’arbitrage, mais j’estime qu’il s’agit d’un risque calculé. Les autorités nous envoient notre horaire à la dernière minute, selon les conditions locales et celles des deux clubs en présence. Ça me tient sur le qui-vive. »

Au Centre Vidéotron, les affrontements présentés ont fonctionné selon les mêmes principes que la LNH.

« Ils ont adopté le principe de bulle étanche, avec succès. Avec mon programme de hockey scolaire à superviser, je n’ai pas pu me rendre disponible. À Québec, on a 5 arbitres en chef et 5 juges de lignes désignés. Il y a quelques jeunes étudiants dans les rangs, qui peuvent étudier en télétravail. Ils se sont aussi soumis à une semaine de quarantaine. »

Quant aux jeunes hockeyeurs, qui peuvent jouer au Centre sportif du secteur Saint-Antoine, en vertu de l’exemption permise aux programmes sports-études, Jonathan Trudel leur lêve son chapeau.

« On se compte chanceux de patiner. Tous les programmes civils sont arrêtés. On réinvente les pratiques, pour garder la motivation des troupes. Je félicite nos jeunes, car aucun n’a abandonné, malgré le contexte. Ce qui nous sauve, c’est que le principe des classes bulles était employé à Cap-Jeunesse bien avant la pandémie. On va rejouer des matchs, je le sens. Probablement que les projets de bulles seront répétés », a-t-il achevé.

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