Jay Perreault : Retrouver l’adrénaline du sport dans la photographie
Jay Perreault a photographié parmi les meilleurs snowboarders du monde. Grâce à sa passion, sa persévérance et son amabilité, il s’est démarqué dans ce milieu parfois très compétitif. Entrevue avec le photographe derrière la lentille.
Lors de notre entrevue, Jay est en Corée du Sud, pour les Jeux olympiques de la jeunesse. Il revient tout juste de la cérémonie d’ouverture – quelques heures de décalage dans le corps. Il habite depuis quelques temps à Sainte-Adèle, un endroit où il peut travailler et pratiquer ses passions : le snowboard et le vélo de montagne.
L’adrénaline de la photographie sportive
Pour le photographe, la photographie sportive lui permet de retrouver les mêmes sentiments que lorsqu’il fait du spot. « Il y a une adrénaline quand tu couvres des évènements. Tu le vis avec les athlètes. Je pense que c’est le plus proche qu’on peut aller de voir une performance sportive. On est vraiment aux premières loges. »
Jay vit pour l’adrénaline. Et il la retrouve à travers cette passion « Ça vient aussi avec un stress de prendre la photo au bon moment ou au meilleur trick. Ça me rappelle les sentiments que je retrouve en snowboard ou en vélo de montagne. »
Au-delà de la performance sportive, dit-il, la photographie lui permet d’avoir accès aux moments derrière la scène, remplis d’émotions. « C’est une chose de voir la performance, mais c’est autre chose de voir l’envers, de le côtoyer et le prendre en photos. » Il aime entre autres montrer toute la préparation qui mène à la performance. « Que ce soit photo ou vidéo, on recrée l’émotion vécue à ce moment. »
Le légendaire skateboarder, Tony Hawk (8,7 millions d’abonnés), a d’ailleurs partagé une des photos prises par Jay lors du Jackalope Fest, glisse le photographe. Dans sa publication Instagram, Tony Hawk le remercie d’avoir capturé ce moment, qu’il se souvient exactement. « Je me suis rendu compte que je me sentais enfin assez fort, stable et confiant pour régler un air ; c’est quelque chose que j’ai cherché à atteindre au cours de l’année et demie écoulée, et je le chéris plus que jamais », dit le pro skateboarder.
Se rendre avec les meilleurs
Jay a commencé la photo à l’âge de 10 ans. C’est son père qui lui a donné son premier appareil photo. « J’étais vraiment turbulent ! Alors ça permettait de canaliser mon énergie. » Au fur et à mesure qu’il grandissait, il a poursuivi cette passion, que ce soit lors de ses études en arts, lettres et cinéma au cégep ou durant ses différents travails. « À un certain moment, j’ai décidé d’en faire un métier. »
« J’ai toujours fait du snowboard et j’ai toujours gravité autour de cela. Mais quand j’étais jeune, ça semblait inaccessible d’être photographe sportif. » Il a été appelé au fil des années à couvrir de plus en plus d’évènements de sports et de travailler éventuellement avec les plus grands snowboarders du monde.
C’est à travers son emploi avec Tribu Expérentiel (Jackalope) qu’il a commencé à côtoyer plusieurs athlètes de niveau professionnel. Il a ensuite travaillé pour Canada Snowboard, ce qu’il l’a amené à travailler avec les meilleurs : Seb Toots, Max Parrot, Mark McMoriss, etc. « Plus on se colle à ce monde et plus on réalise que ce sont des personnes comme toi et moi, faciles d’approche. »
Jay, qui a enseigné la photographie à Montréal, disait souvent à ses élèves : « Ce n’est pas ton appareil qui fait le photographe, c’est toi et ta vision. Donne-toi le droit d’être là parce que tu as le droit ! Ne te sens pas intimidé et reste authentique à toi-même. »
L’importance de la stratégie
Toutefois, même si la passion première reste la photo, il trouvait qu’il « manquait une corde à son arc ». Il est donc allé faire des études en communications. « À l’ère où l’on est, tu ne peux pas seulement créer du contenu sans avoir de stratégie – il y a tellement de contenu qui se fait ! […] Il faut se renouveler constamment. »
Aujourd’hui, la compétition est forte avec les réseaux sociaux et les photographes sont assez nombreux. « Ça se joue beaucoup autour du nombre d’abonnés. Parfois, je me considère comme un cordonnier mal chaussé, car je ne prends pas beaucoup le temps de publier mon contenu. Ça fait que je n’ai pas beaucoup d’abonnés ! » Il en compte (seulement) 1 671 sur Instagram.
Mais selon Jay, « tout part du réseau de contacts qu’on se fait ». C’est d’ailleurs ce qu’il dit aux jeunes qui viennent le voir pour des conseils. « Il ne faut pas avoir peur d’aller de l’avant et de contacter les gens. » Un simple message sur Instagram à un athlète qu’on aime ou une demande d’accréditation pour un évènement peut faire la différence, selon lui. « Ça ne coûte rien de juste essayer ! »
« J’essaye d’inspirer les jeunes et de me laisser inspirer aussi. »
Des projets inspirants
Celui qui es installé à Sainte-Adèle a parti dans la dernière année sa nouvelle agence Slash. Pour les prochaines années, il compte continuer à mettre du temps dans ce projet. « Mais outre les évènements, je veux travailler sur des projets avec des gens et des marques inspirantes qui parlent à mes valeurs. Je veux les aider à trouver du contenu pertinent et intéressant, au goût du jour. » Il a aussi bien sûr quelques rêves : les X-Games et les Jeux olympiques. « Je ne pourrais pas mieux demander aujourd’hui de ce que je fais comme travail ! »