Hockey scolaire : Injustices pour les petites équipes
Par Luc Robert
Le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) section Laurentides demande à son pendant provincial d’apporter des amendements à sa nouvelle règlementation. On demande de tenir compte de la réalité des petites équipes scolaires. Dans celles-ci, des joueurs disputent moins de parties saisonnières que dans les grandes agglomérations fédérées.
Selon le nouveau modèle adopté, « [RSEQ et Hockey Québec] conviennent que le double enregistrement au hockey masculin (civil et scolaire simultané) ne sera permis qu’entre la division 4 au hockey scolaire et les classes A-B-C au hockey associatif », est-il spécifié dans un communiqué de presse. Celui-ci relate un premier protocole d’entente entre les deux regroupements. On mentionne que c’est « pour des raisons de sécurité ».
Les équipes scolaires des grands centres pouvaient disputer en division 3 environ 24 parties l’hiver dernier, en plus d’une trentaine d’autres au civil. Cependant, il en était autrement pour les jeunes des plus petites écoles. Ceux-ci étaient déjà limitées à quatre programmes doubles par année. Cela représentait huit maigres parties disputées.
Ces jeunes, souvent inscrits au profil hockey, se rabattaient sur le calendrier civil pour hausser leur nombre de parties jouées. Or, ils seraient pénalisés en 2023-2024. Ils devront choisir obligatoirement entre une très courte saison de hockey scolaire, ou encore se limiter à jouer pour leur ville. Puis, ils devront à la fois quitter leur club « pick-up » (tournoi) de leur école.
« En effet, des joueurs décidant d’évoluer en division 3 au hockey scolaire ne pourront se prévaloir du double enregistrement (scolaire et civil en 2023-2024). Pour la formule nommée dans votre courriel, les écoles auront la possibilité de jouer en division 4. Les règles administratives seront amendées », a détaillé par courriel M. Stéphane Auger. Il est directeur du département hockey au RSEQ.
Ligue non-affiliée ?
Des sources au hockey scolaire ont qualifié de « drastique » la position du RSEQ. Si la règlementation ne fait pas l’objet de modifications permettant des exceptions régionales, les dirigeants de programmes scolaires n’hésiteront pas à se créer une petite ligue non-affiliée. Cela empêcherait de limiter les jeunes à un maigre calendrier. Également, cela permettrait de contrer des départs d’élèves dans les écoles.
« Il y a l’aspect sécuritaire de ceux qui jouent trop, mais aussi l’aspect calibre. Hockey Québec et le RSEQ ne veulent pas voir de joueurs de calibre AA et BB dans le niveau D4. La catégorie D4 doit être composée uniquement de joueurs de simple lettre (A, B ou C) équivalent au civil. Mais en même temps, pourquoi les joueurs des profils hockey devraient payer pour ceux qui ont un long calendrier ? », a questionné notre intervenant préférant garder l’anonymat.
Rappelons que seules les divisions D1 et D2 du RSEQ, soit l’élite scolaire, font partie d’une vraie ligue fédérée. Les équipes D3 et D4 (souvent au profile) sont gérées par les écoles entre elles, sous forme de tournois hors-concours et de pratiques hebdomadaires.
Impact
À la Fédération de hockey mineur de Saint-Jérôme (FHMSJ), on veut analyser les changements de près, avant de craindre une diminution des membres, à savoir si les jeunes du profil hockey préféreront le hockey scolaire « non-affilié » au traditionnel hockey civil.
« C’est clair que si le D3 (nos M15 AA) ne pourront pas jouer dans le scolaire, on perd beaucoup de joueurs de cette qualité. Ils seront des joueurs affiliés chez nous. Les autres du profil hockey, qui évoluent aux simples lettres, s’ils n’obtiennent pas une saison avec le même nombre de matchs, ils reviendront au civil et c’est normal. Mais il est difficile de prévoir, honnêtement, les répercussions sur les inscriptions », a commenté le président de la FHMSJ, M. Martin Labrosse.