Gymnastique : Amélia Dion 12e au monde au double mini-trampoline
Par Luc Robert
La Colombanoise Amélia Dion a bousculé l’échiquier mondial à Birmingham, en Angleterre, où elle a pris le 12e rang au double mini-trampoline, dans le cadre du Championnat du monde de trampoline de 2023.
Dion a réussi l’exploit dans la catégorie d’âge de 17 à 21 ans, à sa dernière année d’éligibilité à ce niveau, mais également à sa première compétition internationale.
« Je suis bien fière d’elle ! Après bientôt 10 ans à l’entraîner et la voir s’épanouir, c’est vraiment incroyable tous ses résultats. Amélia est la seule athlète du Québec (homme ou femme), de tous les niveaux confondus, à s’être classée à l’internationale cette année, en double-mini trampoline. Il y avait d’autres athlètes québécois aux Championnats du monde et aux Championnats du monde par groupes d’âges, mais ils compétitionnaient en trampoline ou tumbling. Elle est aussi la seule du Québec à figurer sur les listes des équipes nationales en double-mini cette année et sur la liste de l’Équipe nationale de développement. Un bel accomplissement en plus de sa compétition à l’internationale », a louangé son entraîneure Émilie Massé, du club de gymnastique les Zénith de Saint-Jérôme.
Les autres athlètes canadiens au double-mini-trampoline, qui figurent à l’international et sur les liste de l’équipe nationale, proviennent majoritairement de l’ouest du Canada.
« Le plus beau de l’affaire, c’est qu’il y a encore de la place pour l’amener à l’apogée de son potentiel. Elle peut développer sa puissance et jumeler ses mouvements. Je la vois encore à un niveau supérieur. Elle possède le talent et le vouloir », a-t-elle constaté.
Près de la finale
Au Royaume-Uni, Amélia s’est retrouvée dans son élément, sans ressentir de pression additionnelle.
« Étonnamment, une fois rendue sur place, je n’ai pas trouvé ça aussi grand que je me l’imaginais. J’étais là pour mes performances à moi, pas celles des autres. On a bien regardé les autres concurrentes aux diverses épreuves, mais je ne me suis pas laissée influencer et j’ai limité mon stress. Je n’avais aucune restriction de mouvements après mes fractures de stress aux péronés du printemps dernier. C’est plutôt les appareils qui ont nécessité de l’adaptation. La toile était assez vieille et plus molle. J’ai adapté mon temps de réaction, mais les mouvements demeuraient pareils. L’enjeu se trouvait à la réception, avec une surface plus molle qu’au Québec. Ça m’a permis de finir mes mouvements sans douleur », a détaillé l’athlète de 21 ans.
Son entraîneure Émilie Massé a ajouté que sa protégée est passé près de participer à la grande finale mondiale.
« Au niveau technique, le premier mouvement est l’entrée, suivie du salto et de la sortie. Sa première phase aura été la meilleure qu’elle a exécutée. Au deuxième mouvement, elle était forte et énergique, mais a perdu quelques points. Ça a été une bonne passe pareil. Mais au niveau mondial, quelques petits points font la différence. Être 12e au monde par catégorie d’âges et 10e au pays, ce n’est pas rien. »
Viser haut
Dion participera à une compétition québécoise en décembre pour garder la forme.
« Ses ambitions se trouvent maintenant à un autre niveau. Après les Fêtes, elle visera une qualification au sein de l’équipe senior canadienne. Il y aura une compétition élite vers le mois de mars, avant la tenue des Championnats canadiens en mars 2024. Elle gravit les étapes », a ébauché sa mentor.
Amélia Dion entend devenir une gymnaste complète.
« J’ai songé aux Olympiques, mais l’appareil du double-mini trampoline n’est pas une discipline olympique et il est trop tôt pour moi de regarder pour 2024 à Paris. Je vais développer d’autres aspects de la gymnastique. Peut-être pourrais-je me qualifier aux Jeux olympiques d’été de 2028 à Los Angeles ? », a-t-elle rêvé tout-haut avec confiance.