Gardienne de but : À 70 ans, elle attrape la fièvre du hockey
Par Luc Robert
Un an après avoir fait ses débuts à titre de gardienne de but à 70 ans, Raymonde Oger maîtrise beaucoup mieux les rudiments de la position et se sent à son aise parmi les joueurs de la Ligue des jeunes aînés des Laurentides.
Le circuit regroupe des éléments de 70 ans et plus, qui évoluent les lundis et vendredis matins au Centre sportif des Pays-d’en-Haut.
« Je me sens maintenant très bien intégrée à l’équipe. Ce n’était pas évident d’entrer en scène, parmi des hommes qui ont joué au hockey pendant toute leur vie. Je n’avais jamais eu de patins à lame lisse, sans embouts (pics des patins de dames). Je ne savais même pas comment enfiler un équipement de gardien. Aujourd’hui, je suis à l’aise », a souligné l’Agathoise.
Partir de 0
Sportive de longue date, Mme Oger a pratiqué plusieurs disciplines, mais jamais le hockey avant que son frère Guy, organisateur de la ligue, lui lance un SOS pour devenir gardienne.
« Je suis une adepte de la balle, du vélo, de la danse, de la natation et des randonnées en montagne, mais j’avais tout à apprendre du hockey. Les arbitres me donnaient des conseils au sujet des règlements appris sur le tas, des joueurs m’expliquaient des situations particulières. Je ne savais même pas comment tenir mon bâton totalement par terre, pour bloquer les lancer au ras de la glace. J’ai développé graduellement mes réactions aux jeux et mes réflexes. Le rythme est rapide et les joueurs tirent forts. Les lancer frappés sont interdits et la majorité se retiennent pour ne pas me blesser », a-t-elle noté.
Pour placer toutes les chances de son côté, Mme Oger a pris quelques initiatives.
« Je me suis mise au tennis de table ! Ça aiguise mes réflexes et ça m’aide à parer les tirs. Sans fausse modestie, en comparant avec mon jeu au début de la saison 2022, je pense avoir été celle qui s’est la plus améliorée en un an. Mes réactions dans le feu de l’action sont nettement mieux, après être partie de zéro. J’apprécie mes progrès. »
Rester active
Raymonde Oger, en compagnie de l’autre dame du groupe Raymonde Millette, apprécie se joindre au groupe de hockeyeurs bien avant l’heure de début des parties.
« Avant, je pratiquais surtout des activités individuelles. Là, on fait du social en arrivant de bonne heure, on rit et on échange beaucoup. Ça nous permet non seulement de demeurer actifs et actives, mais d’évoluer aussi dans un environnement sympathique. »
L’ancienne résidente de Laval a vendu son vélo depuis qu’elle est déménagée dans les Laurentides.
« On a la montagne, les sentiers pour marcher. Ça m’accommode. En plus des montagnes, le patinage est un complément qui fait bouger les jambes et qui aide au cardio. Nous disputons 30 parties par hiver. Alors que les attaquants et défenseurs prennent des pauses au banc, je demeure sur la glace pendant 1 h 30 à mon poste. »
Mme Oger avoue toutefois que plus le match progresse, plus elle doit puiser dans ses réserves.
« L’an passé, mon frère Guy m’a procuré un équipement de gardienne usagé sur internet. C’était bien. Mais ceux qui connaissent les anciens équipements savent que les jambières en cuir imbibent l’eau et la neige, de sorte qu’il m’est de plus en plus difficile de me relever rapidement alors que la partie progresse : elles deviennent très lourdes. Ça me prendrait un équipement plus performant, léger et moderne », a-t-elle passé comme commande en s’esclaffant de rires.
Elle a trouvé le moyen de profiter de la situation. « Je prends le filet où la glace gèle plus lentement. Ça me permet d’être deux périodes sur trois du côté où la rondelle ralentit dans la flaque d’eau avant m’arriver », a souligné la petite futée. « De toute manière, je regarde rarement le tableau indicateur pour savoir le pointage. On est là pour s’amuser », a-t-elle conclu.