Garder les jeunes en forme en les faisant patiner à l’extérieur
Par Luc Robert
Alors que les experts tentent de statuer sur le sort des sports de glace intérieurs, des entraîneurs bénévoles ont décidé de prendre le taureau par les cornes et d’inviter leurs troupiers à venir participer à des séances de hockey libre à l’extérieur.
C’est le cas de l’entraîneur jérômien George Bastien, qui a invité ses joueurs bantams à venir se délier les jambes à diverses patinoires extérieures de la région.
« Les jeunes viennent sur une base volontaire et on ne procède pas à des pratiques formelles. Le sifflet et les cônes oranges demeurent à la maison. On joue pour le plaisir et les jeunes de la place se sont aussi joints à nous. Entre Noël et le Jour de l’An, nous étions à la patinoire du secteur Shawbridge de Prévost. Sébastien Huberdeau, ancien joueur des Panthères de Saint-Jérôme et frère de Jonathan des Panthers de la Floride, est venu avec nous. Les enfants se sont amusés. La fin de semaine suivante, nous sommes allés aux patinoires de la Polyvalente. Nous avons procédé au tirage de nos bouteilles de vin parmi les parents et participants au concours. C’est une manière reconnue pour amasser de l’argent, pour financer nos tournois et activités d’équipe », a souligné le pilote du secteur Lafontaine.
George Bastien a eu l’idée de poursuivre les activités de ses jeunes, après avoir lu le témoignage poignant du nouveau directeur général de Hockey Québec, l’ancien gardien professionnel Jocelyn Thibault. « C’est une initiative personnelle, pas de la Fédération (du hockey mineur), les jeunes de 13-14 ans sont simplement heureux de se retrouver, à distance évidemment. On est là pour jouer et les joueurs sont tenus de garder leurs tirs par terre. C’est le mieux qu’on a pensé à faire, car nous ne pouvons pas louer de patinoires ou avoir des heures de glaces aux arénas. Pas question non plus de faire des drills (exercices précis) ou de demander de poser un genou à terre, à – 15 degrés, pour des enseignements précis au tableau. »
L’ancien carnaval
Longtemps avant les fusions municipales de 2003, des parties régulières de la FHMSJ ont eu lieu à la patinoire extérieure de la terrasse Locas, dans le cadre de l’ancien Carnaval d’hiver de l’ancienne municipalité de Lafontaine.
« Je suis sûr que ça serait encore faisable de nos jours, mais avec les mesures sanitaires et les questions d’assurances de responsabilité civile, ça serait vraiment trop compliqué d’avoir l’aval des autorités. C’est certains que des entraîneurs d’autres équipes seraient intéressés : on pourrait même faire venir une cantine mobile pour l’occasion. Si les interdictions devaient se prolonger, je serais prêt à faire une demande aux dirigeants de la Fédération, peu importe le lieu. À la patinoire du lac Connelly, ils ont même un service d’affûtage de patins, selon ce qu’on me dit », a-t-il songé tout haut.
Aider au mental
George Bastien veut réduire l’impact mental que les mesures et annulations d’activités saisonnières pourraient causer.
« Je crois que tout entraîneur devrait se préoccuper de tous ses joueurs, actuellement. On doit s’assurer qu’ils soient psychologiquement solides et s’assurer qu’ils gardent la forme. On est comme un prof d’école en classe et aussi des éducateurs physiques à notre façon. »
Le mentor trouve lui-même difficile que sa dernière activité officielle d’équipe remonte au 14 décembre dernier, soit il y plus d’un mois. « C’est important que les jeunes ne se sentent pas seuls là-dedans (la pandémie), qu’ils restent unis, en bonne forme physique et morale aussi. La saison pourrait reprendre plus vite que l’on croit. Mais au hockey libre, ils se donnent à fond. Ils apprennent à se connaître et se font des nouveaux amis locaux. Ça aide à la chimie. »