(Photo : Maurice Ganet)
Thomas Ganet (à gauche) a servi de partenaire d’entraînement aux judokas de l’équipe du Canada.

Deux frères et une passion commune : se dépasser sur le tatami

Par Luc Robert

Les aléas de la vie changent souvent les priorités, mais pour les frères Mathieu et Thomas Ganet, le chemin vers le succès sportif a souvent passé par d’innombrables victoires et de médailles acquises en pratiquant le judo.

L’aîné Mathieu, ceinture noire 2e Dan, a maintenant 20 ans. Après avoir complété son secondaire 5, il a bifurqué vers des études en génie aérospatial, sur la Rive-Sud à Saint-Hubert. Mais son uniforme judogi n’est jamais bien loin.

« Le judo a toujours été ma passion et je n’ai pas mis un point final à ma carrière. J’avais aussi comme rêve d’enfance d’être un jour pilote de chasse. Et comme ce n’est pas vraiment évident de gagner sa vie avec le judo, je me suis dirigé au Cégep vers une technique très chargée en génie aérospatial. J’ai essayé de faire les deux simultanément, mais c’était trop exigeant et j’ai pris une pause du judo. Mais à 20 ans, je suis loin d’avoir tourné la page », a confié le Jérômien.

Mathieu a mis toutes les chances de son côté, en conservant une forme respectable.

« Ma pause est survenue au bon moment, avec toutes les difficultés de désinfections des tapis et les restrictions imposées aux sports de combat depuis la pandémie. J’ai poursuivi l’entraînement et j’ai commencé à faire des demis, puis des compétitions d’Ironman complètes. Je compte revenir au judo d’ici un an et mes objectifs n’ont pas changé : si l’Équipe canadienne veut bien de moi, je vais revenir fort à des compétitions de sélections. J’ai 5 sessions de faites au Cégep et je suis près d’un retour au jeu », a souligné celui qui a obtenu sa carte de résident permanent.

L’éclosion de Thomas

Alors que le plus vieux est passé momentanément à l’ombre, Thomas Ganet, 18 ans, a poursuivi l’honneur familial en se frottant aux meilleurs judokas du centre national.

« J’étudie au Cégep Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse et je m’entraîne à l’INS au Stade olympique de Montréal, plusieurs fois par semaine. J’ai eu le privilège d’affronter la majorité des judokas qui sont allés aux derniers Jeux olympiques. Ça a été une super expérience motivante de me mesurer à eux et à elles. Si je suis le développement prévu, j’aimerais bien aller aux Jeux olympiques d’été de 2028 (à Los Angeles, en Californie). Ici au Canada, contrairement à l’Europe, on a la réputation de développer de bons judokas sur le tard. J’espère être un de ceux-là », a confié le talentueux athlète de 18 ans.

Détenteur d’une ceinture noire première Dan, Thomas estime avoir encore beaucoup de chemin à parcourir.

« J’ai fait mon entrée sur l’Équipe du Québec en mars 2021, en pleine pandémie. J’ai été presque deux ans sans compétition officielle. Je vais recommencer les grands tournois en décembre, en Europe (Paris). Qui sait ? Je me ferai peut-être remarquer. Mais je me garde aussi une porte de sortie : j’envisage d’entreprendre des études au Cégep Maisonneuve, en septembre 2022, en Technique policière. C’est un vrai métier, que j’aimerais bien exercer un jour. Mais une médaille olympique, ça me tente aussi…»

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