Déjà 40 ans : Les Rapidos de Saint-Antoine ont marqué les années 1980
Par Luc Robert
40 années sont passées depuis la conquête des Rapidos de Saint-Antoine, une formation excessivement forte qui avait tout balayé à Mont-Joli, lors du Championnat québécois junior B de 1983-1984.
Menée par Claude Charrette, l’équipe de la défunte Ligue métropolitaine attirait des foules au double de la capacité d’accueil du Centre sportif de Saint-Antoine, les vendredis soirs.
« Malgré un amphithéâtre de 400 sièges, on jouait régulièrement devant des foules de plus de 800 amateurs. Debout près de la baie vitrée, ça se bousculait rondement pour avoir la meilleure vue, juste à côté du banc des visiteurs. Ceux qui se présentaient pour nous affronter devaient composer avec une foule partisane dès qu’ils franchissaient les tourniquets du centre sportif », s’est souvenu le gardien étoile Sylvain Beauregard.
Alors que la puissante machine offensive des Rapidos atteignait régulièrement la dizaine de buts à l’attaque, Beauregard faisait en sorte de réaliser les arrêts clés, lors des duels étaient serrés en début de partie.
« Les deux premières années où j’ai gardé le filet, nous étions forts en s’il vous plaît. On aurait pu rivaliser avec une formation de la LHJMQ. Les visiteurs se pointaient chez nous, pas en pensant nous vaincre, mais comment limiter les dégâts. On comptait Marc Bohémier comme capitaine, pour montrer le chemin. Avec les Richard Vermette, Bob Saint-Louis, Jean jr Perreault, Martin Beauchamp, Serge Falardeau et surtout Gilles Thibaudeau comme chef de file, on savait que tôt ou tard, la moindre punition des adversaires finirait par nous permettre de se forger une grande avance », a souligné celui qui approche déjà la soixantaine.
De bons cerbères
Sylvain Beauregard demeure humble dans ses propos. Il attribue les succès de 1983 et de 1984 aux adjoints qui dominaient aussi entre les poteaux du vert et gris.
« Premièrement, on possédait un club robuste. Ça me facilitait la tâche sur les retours de lancers, parce que les défenseurs faisaient rapidement le ménage. Ensuite, j’avais des auxiliaires aussi très talentueux. Si je me blessais, Benoît Themens et Benoît Miraud prenaient la relève avec autant de succès. Nous formions une équipe tissée serrée. L’entraîneur-chef Claude Charrette nous gardait dans le plan de match de manière très serrée, sinon, il nous faisait patiner en masse sans rondelle, à la prochaine pratique. Toutefois, il s’agissait d’une autre époque : quand nous gagnions, Claude venait même prendre une bière avec les boys, une chose impensable de nos jours », s’est remémoré l’ex-no. 35.
Beauregard pratique le métier de vitrier et demeure de nos jours à Terrebonne. Il se souvient avec nostalgie de ses premiers coups de patin avec les Rapidos.
« Je sortais des rangs midgets et je me dirigeais vers les juvéniles. J’ai reçu une invitation au camp junior B et je suis demeuré avec les Rapidos trois ans. On jouait pour le plaisir. Claude (Charette) a toujours été sévère, mais juste. J’ai transmis ma passion pour le hockey à mes garçons : Mikael jouait à la ligne bleue, alors qu’Alexandre évoluait à l’attaque. Ce dernier campe actuellement le rôle d’adjoint à l’entraîneur Benoît Gratton, derrière le banc des Cheminots. »
Le papillon
Alors que seuls Vladislav Tretiak et Daniel Bouchard popularisaient à l’époque le style papillon chez les pros, le portier antonien le pratiquait déjà avec succès chez les juniors.
« Le papillon se pratiquait rarement et j’ai apprivoisé ça. Ça couvrait tout le bas du filet et ma mitaine faisait le reste pour la partie supérieure. Cependant, les mouvements sollicitaient trop les hanches et les genoux. J’ai été contraint d’être opéré à un genou à 32 ans seulement. J’ai cessé de garder le but ensuite. Je me suis plus adonné à la balle-molle et au baseball. Je jouais régulièrement dans la Ligue senior des 35 ans et plus, les mercredis soirs, au parc Melançon. J’adorais voler des buts. J’ai pris ma retraite de la balle depuis ce temps. »
Célébration en 2024
Dans le but de commémorer les 40 ans de la conquête provinciale, l’ancien capitaine de la formation, Marc Bohémier, a créé une page Facebook pour retracer les porte-couleurs de l’époque glorieuse.
« J’avais amorcé la démarche l’an dernier, mais j’ai été malade et je me remets bien. Il reste seulement deux joueurs de l’édition championne à retracer. Le Championnat provincial avait eu lieu en avril, mais on va attendre en mai pour célébrer ça, probablement à ma maison de Sainte-Sophie. Il va faire plus chaud (rires). Claude Charrette nous a promis d’être là. On prend tous de l’âge et on veut se remémorer ces beaux moments pendant qu’on le peut encore et ne pas le regretter ensuite », a-t-il souligné, en ayant une pensée pour Claude « Rapido » Delage, le soigneur et photographe émérite disparu en 2021.