Courir 160 km pour le plaisir
Par Aurélie Moulun
Le 1er juillet dernier, à Baie-Saint-Paul, Philippe Vermette était sur la ligne de départ, prêt à affronter les nombreux kilomètres qui le séparaient de l’arrivée. Soutenu par sa femme, son frère et ses amis, Philippe avait comme objectif de courir les 160 km en forêt au Québec Méga Trail 2022.
Partant de Baie-Saint-Paul jusqu’au Mont-Sainte-Anne, le résident de Morin-Heights a couru presque 32 heures d’une traite. « On a commencé à courir le vendredi 1er juillet à 20h et j’ai fini le dimanche à 4h du matin. » Il a couru de jour et de nuit.
« Mon objectif, c’était déjà de terminer la course ! », dit-il en riant. « Sinon, je dirais que c’était de terminer en moins de 30h. J’ai été un peu trop ambitieux ! », raconte-il, ayant fini la course avec 31h 59 min au chrono.
Courir sans se reposer
Alors qu’il devait courir 160 km en forêt d’un seul coup, Philippe devait ménager ses forces. « On marchait dans les montées et parfois dans les descentes. Ça a l’air vraiment intense, mais j’ai dû marcher la moitié du temps. Comme on courrait dans la forêt, pendant longtemps, il y a des endroits qui sont plus dangereux et il faut ralentir. Il faut éviter les racines, les roches, les trous d’eau. Et la nuit, c’est sûr que le rythme est plus lent », raconte-il.
Même si Philippe est un grand sportif, cette course n’a pas été de tout repos pour lui. « Rendu au 100e et au 120e km, je trouvais ça tellement difficile que je pensais abandonner. » En prononçant ces mots, on sentait l’épuisement dans sa voix. Comme s’il revivait le moment à l’autre bout du téléphone.
« C’était la fatigue complète du corps. Et comme j’avais couru un peu dans un ruisseau, j’avais les pieds et les souliers tout mouillés, si bien que j’ai fait des ampoules. C’était vraiment douloureux », continue-t-il.
Encouragements et support moral
« Le vrai highlight, c’est toute l’aide que j’ai eue. Ma copine, mon frère avec la famille et même mes amis qui m’attendaient aux points de ravitaillement et qui venaient m’encourager. Ils sont même venus courir avec moi, chacun leur tour, dans les 50 derniers kilomètres de la course ! C’est grâce à eux si j’ai réussi à finir la course. Ils ont été d’un grand support moral », déclare-t-il rempli d’admiration et de reconnaissance pour son entourage.
Les statistiques n’ont aucune importance pour Philippe. Son classement lui importe peu.
« Je suis très fier. Je fais ça parce que j’aime ça. J’ai besoin d’être en contact avec la nature. Je suis une personne de bois et de plein air, alors c’est important pour moi d’être dehors », explique-t-il.
Lorsqu’on lui a demandé s’il avait l’intention de refaire le Québec Méga Trail de 160 km l’année prochaine, il a répondu : « Ça, c’est une bonne question ! », en éclatant de rire. « Quand je faisais la course, je t’aurais dit : « Oh non, plus jamais ! Et je ne recommande cette course à personne ! » Et puis, deux ou trois jours après la course je me disais : « Oh, finalement… Peut-être que oui ! » »
Se préparer pour un 160 km
Philippe n’en était pas à sa première participation au Québec Méga Trail puisque l’an dernier, il avait couru le 80 km. Cette année, en guise de défi, il a choisi de courir le double : 160 km.
« L’avantage, c’est que j’ai quand même pas mal de bagage. Je fais du ski de fond et du vélo de montagne. J’ai fait des compétitions de vélo de montagne », souligne-t-il.
Philippe Vermette explique également qu’il est important pour lui de varier les sports. « Je mélange le vélo et la course l’été, et l’hiver je fais du ski de fond. Je mélange les sports surtout pour ne pas me blesser. La course, c’est vraiment un sport d’impact et je ne voudrais pas me blesser en en faisant trop. »
Faire du sport est un réel plaisir pour Philippe Vermette. Parti en vacances dans l’Ouest canadien, il ira participer au Sunshine Coast Trail, une longue randonnée de marche de 180 km avec sac à dos, nourriture et tente sur les épaules.
« Mon objectif serait de le compléter en 10 jours. »