Baseball élite : Une passion transmise de père en fils
Par Luc Robert
Premier Canadien à avoir évolué à la fois pour les Blue Jays et les Expos, l’ex-lanceur gaucher Denis Boucher a agi pour une cinquième fois comme entraîneur des artilleurs d’Équipe Canada, à la Classique mondiale de baseball (CMB) de 2023.
Boucher, père de Corentin des Cardinaux, secondait le gérant Ernie Whitt, un ancien receveur des Jays. Ils ont ensemble mené Équipe Canada à une fiche de 2 victoires et 2 défaites à Phoenix, en Arizona, où se tenait une ronde préliminaire de la CMB.
« Dans une équipe normale, tu gardes 11 lanceurs. Avec les restrictions d’un maximum de 65 lancers par artilleur au premier tour, nous avons retenu 17 lanceurs dans l’alignement. On avait un plan pour 4 parties en autant de jours, mais les données ont vite changé nos prévisions. »
Après avoir disposé de la Grande-Bretagne 18-8, le Canada a subi un cuisant revers de 12-1 devant les États-Unis, avec le jeune de 19 ans Mitch Bratt au monticule.
« Avec le désistement de Nick Pivetta, des Red Sox, on a dû jongler avec nos lanceurs. Le casse-tête s’est compliqué lorsque Bratt n’a pas traversé une manche face aux Américains. Nous devions garder des munitions contre les autres formations. Nous avons pu battre l’Angleterre (18-8) et la Colombie (5-0). Mais disons que les États-Unis et le Mexique (10-3) nous ont surclassés », a-t-il constaté.
Avec l’équipe nationale, le Québécois a aussi dirigé des lanceurs de la feuille d’érable aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004 et à ceux de Pékin, en 2008. Mais à la CMB, le Canada n’a jamais franchi le 1er tour.
« Tes lanceurs lancent souvent avec un seul jour de repos, alors qu’ils sont en réalité en camp d’entraînement printanier. On a obtenu des bonnes performances de Philippe Aumont et de Noah Skirrow », a constaté le recruteur des Yankees de New York, dans la vie quotidienne.
Au Panthéon
Denis Boucher sera intronisé au Temple de la renommée du baseball canadien le 17 juin prochain, à St. Mary’s, en Ontario.
« Ça me fait chaud au cœur, mais je me demandais si on m’avait oublié à 54 ans (rires). Je suis comblé de me retrouver aux côtés de Ferguson Jenkins (Cubs) et de Larry Walker (Montréal et Colorado), parmi les grands. Je suis fier de constater qu’avec l’avènement des Ailes du Québec et de l’ABC (Académie de baseball du Canada), il y a plus d’espoirs qui percent qu’à mon époque. »
Celui qui il a lancé pendant 10 saisons professionnelles et qui a accumulé 87 victoires, croit que le baseball junior majeur québécois n’est pas plus fort que lors des années 1980, en raison de l’exode des talents.
« On possède autant de bons joueurs, mais plusieurs participent aux séries éliminatoires des collèges américains et demeurent aux États-Unis, l’été venu. Ça prive nos ligues élites de plusieurs talents. On a de bons jeunes qui se pointent à l’horizon, comme Édouard Julien, repêché en 2019 par les Twins du Minnesota (18e ronde). »
Le joueur de Québec a épaté la galerie à Phoenix, par son jeu défensif solide au 2e coussin et son bâton. Il a momentanément dominé la classique mondiale pour l’OPS, soit la moyenne de présence sur les sentiers et la puissance au bâton.