(Photo : Élaine Desrosiers)
Éric Gaudette a soulevé la Coupe Grey et la Coupe Vanier la même année.

Annonceur-maison : Éric Gaudette raconte ses deux trophées du football canadien

Par Luc Robert

L’Hippolytois Éric Gaudette peut crier mission accomplie : à sa 5e saison à titre d’annonceur-maison des Alouettes de Montréal et à sa 15e campagne au micro des Carabins de l’Université de Montréal, il vient de récolter coup sur coup les Coupes Grey et Vanier.

À 54 ans, il peut se vanter d’avoir décrit les jeux des deux formations jusqu’aux emblèmes professionnel et universitaire canadiens du football.

« Je suis très conscient d’avoir atteint la plus haute chaise au Québec, qu’un annonceur de football puisse rêver : celle des Alouettes au stade Percival Molson. Et quand les gens me disent qu’ils suivent mieux le jeu en m’entendant, j’en ai les larmes aux yeux. J’étais seulement un détenteur de billets de saison des Alouettes, mais avec une bonne voix. J’ai fait mon chemin tranquillement, jusqu’au sommet de la pyramide », a humblement souligné M. Gaudette.

La tâche d’animation de M. Gaudette dans la Ligue canadienne de football (LCF) n’a rien d’une panacée, surtout lorsqu’on doit chausser les bottines de l’illustre Jacques Moreau. Ce dernier a soulevé les foules pendant plusieurs saisons avec sa prononciation du receveur étoile numéro 86, « Ben Cahhhhhhooooon ! ».

« À la retraite de M. Moreau, le DJ Vicent-Guy Aubry (fils de la fameuse voix FM Guy Aubry) et les Alouettes sont venus aux Carabins m’écouter pendant un match face au Rouge et Or de l’Université Laval. Contrairement au Rocket de Laval, ils n’ont même pas tenu de concours de remplacement : ils m’ont offert directement la chaise d’annonceur. J’ai trouvé ça très flatteur. Je le répète souvent à tout le monde : je ne pourrai jamais dépasser l’excellent Jacques Moreau ni réaliser l’ambiance qu’il produisait au micro. Mais ma touche personnelle me distingue : faites du bruuuiiit ! », a ajouté le résident du chemin du Lac Bertrand.

À Hamilton

L’annonceur-maison montréalais a fait le trajet vers Hamilton pour encourager les Alouettes de Montréal à la Coupe Grey, contre les Blue Bombers de Winnipeg en novembre.

« Me rendre au stade Tim Horton encourager les nôtres demeurera spécial pour le reste de ma vie. Tu ressasses dans ta tête les images de ton enfance, les rencontres avec les joueurs vedettes Larry Smith, Peter Dalla Riva et autres. Je me sentais comme un Garfield accroché au pare-brise d’une voiture, ébahi. Le petit gars en moi revoyait ses souvenirs, tout en célébrant la conquête des Alouettes. J’ai toujours été un partisan des jeux spectaculaires, et je suis servi avec les Als et les Carabins. J’essaie toujours d’être le surligneur jaune d’un beau jeu défensif ou d’un attrapé. Faire vibrer les gens demeure mon objectif principal. »

Plusieurs équipes

Éric Gaudette est un ancien joueur au football mineur dans le secteur de l’Île-Bizard. Il a tenté sa chance comme entraîneur, mais il est vite retourné à sa vocation d’origine de communicateur.

« Je n’avais pas l’énorme temps nécessaire à consacrer au coaching et à la préparation. J’ai étudié en lettres et je voulais poursuivre en communications à l’UQAM. Mais j’ai déchanté. Dès 2003, je travaillais pour radio CHAA à Longueuil. J’ai aussi annoncé les cinq derniers Bols d’Or à Montréal, du temps de la FQSÉ (Fédération québécoise du sport étudiant). Je suis reconnu pour mon impartialité et j’en suis fier. À une époque, j’annonçais au basket pour deux formations en même temps, soit aux cégeps Édouard-Monpetit et Montmorency. Une fois établi dans les Laurentides en 2004, je suis devenu l’annonceur-maison des 7 saisons des Cheminots au football collégial de division 1. J’ai eu beaucoup de succès et de plaisir à animer les stades et parcs. »

Pour gagner sa croûte, Éric Gaudette occupe principalement la fonction de gérant régional des ventes chez Weber MT, pour l’Est du Canada. Il parcourt les diverses expositions et salons industriels de la zone, afin de démontrer les dernières tendances de compaction du sol.

« J’annonce le football par plaisir et non pour la paie. J’ajuste mon horaire de travail pour y participer. J’adore aussi ma job, qui me permet de rencontrer plein de gens et de voyager. Mais il me reste un rêve à caresser un jour : annoncer un match de football dans l’enceinte du Stade olympique, pour entendre comment sonnerait ma voix dans ce gros monument là, que l’on dit caverneux. »

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