Alice Marchessault fait fi de tous les obstacles pour atteindre Équipe Canada
Par Luc Robert
Après huit mois loin des pentes, Alice Marchessault a pu renouer avec son sport, en début de semaine, en Colombie-Britannique.
L’athlète de Sainte-Anne-des-Lacs a rejoint Équipe Québec de ski alpin pour amorcer une 3e saison, au complexe de ski de Panorama, au sud-ouest de Calgary, tout juste de l’autre côté de la frontière albertaine.
« J’ai repris le collier le 2 novembre et ce camp d’entraîne-ment se prolongera jusqu’au 28 novembre. Je fais partie d’une bulle de 9 athlètes et 3 entraîneurs, dans un très grand condo. Je reviens de très loin et je suis tellement heureuse de reprendre ma place dans l’équipe provinciale », a souligné la skieuse de 18 ans.
L’année 2020 aura été maléfique, au chapitre des blessures. « Je participais aux Olympiques de la jeunesse, à Lausanne (Suisse), en janvier dernier, lorsque mes mésaventures ont commencé. J’ai eu un accident de piste en slalom géant. Ça a frappé tellement fort que j’ai eu des dents arrachées. Une dent et la racine sont restées sur le tracé. Ils l’ont retrouvée, et ma mère, dentiste de métier, est parvenue à la réimplanter à sa place », s’est souvenue Alice.
Elle a ensuite choisi de voir le bon côté des choses. « Ça a été formateur, cette embûche. Le ski étant le sport national en Suisse, je suis allée me ressourcer en assistant à une manche de la Coupe du monde. C’était tellement motivant de voir 10 000 personnes, massées de chaque côté des pentes, acclamer les athlètes. J’ai voulu persévérer », a repris la jeune adulte.
Autre brique
Le 14 février, au Centre des activités nationales d’hiver des États-Unis (au New Jersey), la Québécoise a obtenu sa meilleure position de l’année, en se classant 4e, en slalom parallèle, récoltant au passage 50 points de la FIS en Coupe Nor-Am.
« J’étais enjouée d’être la 2e junior, parmi le lot de skieuses expérimentées. Mais j’avais aussi subi une commotion cérébrale, ma troisième majeure en carrière. Je m’en-traînais ensuite légèrement à mon club d’attache, au Sommet Olympia. J’étais déjà en convalescence, quand mon état a dégénéré. J’ai été sur le carreau plus d’un mois, jusqu’à ce que la pandémie vienne tout arrêter. »
Longue remontée
Fonceuse, l’ancienne gagnante de l’argent au slalom et du bronze au super-géant, à Val-d’Isère (France) en 2018, s’est accrochée à son rêve de joindre l’équipe nationale.
« Je me suis procuré de l’équipement pour m’entraîner au garage familial, pendant la première vague de la Covid. J’ai aussi fait beaucoup de vélo de montagne, dans les sentiers locaux, car les transferts de poids et les décisions rapides à prendre en tracés ressemblent à celles en pistes. »
Après avoir retrouvé ses marques à Panorama, Alice reviendra pratiquer au Mont-Édouard, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où elle a déjà remporté des épreuves.
« On a tout d’abord tenu un camp d’été en juillet, aux Deux-Alpes, en France. On s’entraînait de 6h30 à 11h, car ensuite, le glacier devenait trop chaud. Je vise aussi à faire partie de l’Équipe NexGen (prochaine génération), qui regroupe les meilleures skieuses de 16 à 25 ans. Ayant 2 saisons de faites, il me reste trois autres campagnes pour peaufiner mon style et me joindre à Équipe Canada senior. Pour le moment, mon slalom commence à atteindre un niveau élevé, mais je ne veux pas encore me spécialiser. »
Après des études à l’Académie Lafontaine et au Lower Canada College, Alice entend être un jour diplômée en génie aéronautique, à l’école Polytechnique de Montréal.