(Photo : Archives - Juana Laurin)

Accès aux éliminatoires : Des parents outrés de devoir payer en double

Par Luc Robert

La Fédération des clubs de hockey mineur de Saint-Jérôme (FHMSJ) entend demander à Hockey Laurentides-Lanaudière (HLL) d’inclure les frais récurrents des séries éliminatoires printanières à même l’inscription pré-saison des joueurs, dès l’an prochain.

Saint-Jérôme a été une des rares associations locales à ne pas exiger de frais d’entrées de 5 $ par tête de pipe, lors de la récente tenue des régionaux de la catégorie Atome AA. Plusieurs parents s’insurgent de devoir débourser une telle somme à l’extérieur, tant pour l’admission aux joutes des régionaux, qu’à celles des séries de ligues.

« Nous dépensons pour les déplacements de nos enfants-joueurs vers les arénas des autres villes et à leur cantine. Si nous ne sommes pas là, il n’y a pas de jeunes et de matchs à présenter. Et par-dessus le marché, ils exigent un droit d’entrée de 5 $ pour voir jouer nos propres enfants ! Si les associations veulent nous collecter à la porte, qu’elles redonnent aussi aux enfants », a fulminé George Bastien, un parent dont le joueur Midget B jérômien évoluait à Saint-Eustache aux régionaux.

Avec ces dollars de frais d’entrée, les associations payaient habituellement des fanions et/ou cadeaux aux joueurs du match. Une pratique rare en 2023.

« Elles déboursent aussi les allocations et honoraires avec l’argent perçu. L’autre partie est généralement remise aux associations, mais il est difficile de savoir le prorata calculé. Nous sommes la troisième plus grande association qui envoie des équipes (33) aux régionaux et en séries. Nous nourrissons la bête et nous contribuons même aux associations plus petites en nombre de joueurs, en les visitant. Je propose que dès l’an prochain, HLL perçoive une seule fois (les sommes) et que ça couvre tous les frais encourus, payés dès le départ de la campagne », a renchéri le président de le FHMSJ, Martin Labrosse.

Équité

Quand vient le temps de se partager les heures et lieux des régionaux, les membres les plus vocaux sont souvent ceux qui remportent la part du lion, ont exprimé d’autres sources fiables.

« Des associations veulent en effet des dollars, mais elles n’ont pas beaucoup de joueurs. Elles peuvent présenter par exemple 40 parties, mais ne possèdent que 300 joueurs. Au prorata, ça fait des bons montants », ont ajouté des intervenants.

Et l’idée de rendre l’admission gratuite aux parties éliminatoires ne plaît pas à tous.

« Quand j’ai dis que la FHMSJ ne collectait pas à l’entrée aux régionaux Atomes, je me suis fait apostropher par d’autres associations membres. Ici, on éprouve un malaise à charger à la porte. La région (HLL) nous charge en pleine fin de saison pour inscrire nos équipes participantes, au lieu de mettre ça dans la facture de départ de la saison. Il faut quand même expliquer que des associations se servent des 5 $ pour rembourser l’inscription de leurs équipes ailleurs. Il y a aussi les bénévoles, surtaxés aux régionaux et aux séries de ligue, qui doivent gérer tout ça à la porte », a repris M. Labrosse.

« Situation exceptionnelle »

HLL a envoyé le 26 mars un message aux présidents des associations, aux registraires locaux, ainsi qu’au comité des opérations de HLL, afin de ne pas oublier de percevoir le fameux 5 $ à la porte des amphithéâtres, ont rapporté différents dirigeants.

« Nous sommes confrontés à une situation exceptionnelle cette année. Tout d’abord, soulignons que les régionaux ont toujours été payants au Québec. Certaines associations n’ont pas fourni d’heures de glace ou peu en 2023. Il y a quand même les frais d’arbitres, de marqueurs et autres à régler partout, pour que les jeunes jouent. Au conseil d’administration de HLL, on a décidé par résolution d’utiliser le moyen exceptionnel de subventionner les frais conjoints pour toutes les associations (via les droits d’entrée) cet hiver. Est-ce la meilleure solution ? Probablement que non. On verra à trouver mieux à l’avenir », a analysé M. Sylvain Bigras, vice-président hockey de HLL, reconnu pour son pragmatisme.

Une seule période

La gestion des collectes d’entrées peut aussi causer des imprévus. Récemment à Blainville, des parents, grands-parents, ainsi que des parrains-marraines se sont présentés au match d’un rejeton. La partie précédant celle des Lions Bantams A1 s’étant terminée par un écart de 7 buts, leur propre joute a débuté avec 15 minutes d’avance. Comble de malheur, les félins ont aussi éliminé leur adversaire 9 à 2 (différence de 7 buts), privant les invités d’assister aussi au 3e tiers temps. Ils ont donc seulement vu la deuxième période, pour 5 $ chacun. Des demandes de remboursement ont alors afflué à la table d’entrée et sont demeurées sans réponse, de sorte que des parents ont préféré demeurer dans leur voiture lors de parties subséquentes, « par principe et risque d’encore payer dans le vide. »

« C’est de l’argent liquide, recueilli sans reçus émis, sans estampe ou billet remis à la porte. Des associations se targuant d’être des OSBL : va-t-on devoir demander un reçu de charité à la porte ? Je ne trouve pas ça étanche comme système. Un match a même été reporté à cause d’une panne d’électricité, à Blainville. Il a fallu que je me démène à exiger un remboursement de 25 $ à la porte, car beaucoup de membres de notre famille se sont présentés là pour rien », a témoigné une maman.

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