Un premier sommet de 8 000 mètres pour Attitude Montagne
L’entreprise de Saint-Adolphe-d’Howard Attitude Montagne fera pour la première fois l’ascension d’un sommet de 8 000 mètres ce printemps. Le 25 mars prochain, Dominic Asselin, guide et président de la compagnie, partira avec trois autres personnes pour conquérir le Manaslu, au Népal, une montagne de 8 163 mètres d’altitude.
« Il y a peu ou pas d’offres au Québec lorsqu’on atteint un certain niveau en alpinisme. Ça fait plusieurs années que Attitude Montagne développe cette expertise pour offrir ce genre de projet », explique Dominic en entrevue. Souvent, pour faire l’ascension d’un sommet de ce calibre, les compagnies d’ici font affaire avec des sous-traitants et des guides locaux.
Dans le monde, il y a seulement 14 sommets de plus de 8 000 mètres. Dix sont situés dans le massif de l’Himalaya. Puis, quatre sont dans le Karakoram, partagés entre l’Inde, le Pakistan, le Népal et la Chine. Jusqu’en 2019, 43 alpinistes (40 hommes et 3 femmes) ont réussi l’ascension des quatorze « 8 000 ». Parmi eux, 19 alpinistes y sont parvenus sans jamais avoir utilisé de bouteille d’oxygène, selon Wikipédia.
Une préparation sur des années
Il y a plusieurs avantages à se faire guider par une compagnie d’ici, souligne le président. D’abord le volet de la langue et le fait de communiquer facilement avec les gens sont des points importants dans ce genre de terrain. « Il y aussi la vision de l’entreprise. Je ne vends pas un sommet, mais une expérience. J’ai la capacité de dire non à mes clients. […] Il y a ce lien de confiance qui se crée entre le guide et les participants », rapporte-t-il.
Dominic travaille avec les personnes qui vont l’accompagner depuis près de cinq ans. « Ça fait plusieurs années qu’on a mis en place différentes montagnes pour qu’ils puissent se rendre à cet objectif. Chaque montagne choisie amène à une autre plus grosse », explique-t-il.
Il s’agit d’ailleurs du premier sommet de plus de 8 000 mètres pour Dominic, qui n’a jamais fait l’ascension du Manaslu. Il explique qu’il n’est pas nécessaire d’avoir franchi le sommet d’une montagne pour le guider. De nombreux outils sont mis à sa disposition pour accompagner les grimpeurs. « Normalement, je guide des montagnes entre 6 000 et 7 000 mètres, mais qui sont très techniques. C’est plutôt au niveau de la logistique que c’est plus complexe », dit-il.
La « zone de la mort »
Entre 7 900 et 8 000 mètres, c’est ce qu’on appelle la « zone de la mort ». « Ton corps ne s’adapte plus à l’altitude et ne fait que se dégénérer. Puis, les cellules meurent », rapporte Dominic. Souvent, les grimpeurs utiliseront de l’oxygène, mais certains le tentent sans. Ils auront une fenêtre entre six et sept heures pour rester dans cette zone et atteindre le sommet, sinon cela devient trop dangereux. « Y passer la nuit n’est pas une option envisageable », soutient-il.
Bien que les risques soient grands, l’équipe est prête à toute éventualité. « On traine énormément de médicaments et d’antibiotiques. Chaque grimpeur est jumelé à un guide dans cette zone. Ça permet de diminuer les risques de mauvaises décisions sur la montagne », explique Dominic.
« On est tous conscients que les risques font partie de la réalité. Cependant, il y des choses qu’on n’est pas prêts à faire si le niveau de dangerosité devient trop élevé. »
On souhaite bonne chance à Attitude Montagne !