Muffin chaud

Par Mimi Legault

Ça m’est resté dans la tête. Au resto, dimanche matin. On finissait de déjeuner lorsque l’une d’entre nous s’est mise à parler avec amour de son petit-fils. À un moment donné, elle a dit : lorsque je le prends dans mes bras (il a 8 mois), que je le colle tout contre moi, il devient comme un muffin chaud. Il a fallu qu’elle me répète trois fois les deux mots, je ne comprenais pas. Répétez après moi : muffin chaud, muffin chaud.

Ça m’est resté, je l’ai dit. Pourquoi on ne deviendrait-on pas des muffins chauds de temps en temps? (Tanzantan, comme m’a déjà écrit une élève de 5e année dans sa composition…). Quand ça sort du four, ça sent bon, c’est chaud, ça se laisse fondre dans la bouche. Bon et beau à croquer. Moelleux, tendre à souhait. Ah! la tendresse! Être comme des muffins chauds, me semble que ça commence bien une année. Parce qu’entre vous, moi et la boîte à beurre, toutes les raisons au monde nous poussent à devenir négatifs dans les moments que nous traversons. On a qu’à écouter les nouvelles pas nouvelles du tout, finalement.

D’abord, nous portons tous notre sac à dos de problèmes, de joies, de défaites et de rebondissements. En ce début d’année, ce serait une bien bonne affaire de le vider ce sac, ne serait-ce que pour voir ce qu’il contient : du stress, en voulez-vous en v’là. Attention, ça pèse lourd du stress comme un truck de 10 tonnes. Va falloir aller chez un chiro de l’âme pour alléger votre fardeau. Qu’y a-t-il aussi dans ce sac trop pesant : des pensées négatives, une estime de soi fuckée par les réseaux sociaux, de l’anxiété sous vide. N’oubliez pas vos pochettes de côté, voyons voir : des peurs bleues, des idées noires, des blancs de mémoire (ça y est, j’ai l’Alzheimer…), des jours gris, des comptes dans le rouge, des rires jaunes. Ouin…

Ça vous attriste de trouver tout cela dans votre « pack sac »? Bien, j’ai une bonne nouvelle pour vous. Une fois vidé, vous pouvez le remplir en décidant d’être positif. Sauf pour la COVID, cela va de soi. Je peux même vous aider (ou essayer de vous aider) à déposer des effets, disons plus légers. Tenez, elles sont à vous : des lunettes roses, c’est pas les chars, mais elles vous serviront pour voir les événements sous un autre angle. Parce que l’on ne peut pas toujours changer les choses, mais on peut changer le regard qu’on porte sur elles. De toute façon, nous ne voyons jamais les choses telles qu’elles sont, nous les regardons tel que nous sommes.

On ne réalise pas que l’on est négatif. Je vous donne deux exemples vécus : un homme dit à son voisin de table : j’ai gagné 5 000$ à la mini loto, mais pas chanceux, un chiffre de plus et je gagnais 50 000$, une bad luck, mon vieux. L’autre exemple, c’est pour vous faire rire. Une dame dit : la seule fois où mon mari a mis un rayon de soleil dans ma vie, c’est celui où en rentrant au petit matin, il a claqué la porte et a fait tomber le store…

Mettez-en des rires au fond de votre sac; le miracle va se produire : plus il y en aura, plus il sera léger! Fou d’même… Je n’ai jamais dit que c’était aisé de porter un sac à dos, il est là depuis notre naissance. Pas toujours facile d’avancer, mais ce n’est pas parce que l’on boite que l’on n’avance pas!

Question pour vous : avez-vous déjà vu une personne crispée, tendue, démontrer qu’elle était heureuse? Ne me textez pas, je connais la réponse. Alors détendez-vous. Même les avions se déposent… Musique, méditation, yoga, tai-chi, humour, tisanes, cohérence cardiaque, alouette… J’allais ajouter un joint de mari… mais bon, même si c’est légal, je me garde une petite gêne.

Faudrait arrêter d’être tendu comme des cordes de violon, d’être susceptible comme un Trump qui a perdu ses élections, d’être négatif comme une photo. Allez, remplissez votre nouveau sac à dos judicieusement et sur le dessus, mettez-y un lunch à déguster. N’oubliez pas un bon muffin chaud!

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