L'équipe des journaux Le Nord et Accès. Crédit : Nordy - Cédric Le Blanc

Éditorial : La tempête parfaite

Par Rédaction

Êtes-vous là, lectrices, lecteurs ? On espère que oui. Parce qu’on a besoin de vous. L’année 2023 a été houleuse pour les médias. Mais comme on l’écrivait cet été, on aime les orages. Et à voir les nuages à l’horizon, 2024 s’annonce le fun en criss !

Encaisser les coups

Depuis six mois, on a reçu bien des coups durs. Ok, on est capables d’en prendre. Mais on a juste besoin d’un peu de temps, de répit, pour nous relever et retrouver notre équilibre.

D’abord en août, Meta a décidé de bloquer sans scrupule le contenu de tous les médias sur ses plateformes, Facebook et Instagram, au Canada. Les géants du web s’accaparent une part toujours plus grande des revenus publicitaires. Et le gouvernement fédéral croit qu’ils devraient payer leur part aux médias, pour qu’on continue de produire de l’information de qualité. Mais Meta a refusé de négocier. Il a préféré nous censurer. Mais on n’a pas besoin d’eux !, nous disions-nous.

Nos lecteurs sont ici, dans notre communauté. Ils nous trouveront ailleurs. Mais on a constaté que… vous êtes un peu paresseux. Ce n’est pas une critique : nous le sommes autant que vous ! C’est beaucoup plus facile de « s’informer » sur son fil Facebook, quand les nouvelles viennent à nous, que d’aller à la source. Mais là, sans nouvelles, on commence à trouver notre fil Facebook un peu insipide. À part des vidéos de chats, de la pub pis des memes douteux, y’a pu grand-chose.

On a donc décidé de vous simplifier la vie, de rendre notre contenu aussi accessible que possible. On a lancé une application mobile, on a bonifié notre infolettre, et on renouvelle notre site web.

Puis en novembre, Transcontinental a annoncé la fin du Publisac, en février 2024. On s’y préparait déjà. Mais vous êtes tellement attachés à votre journal papier ! Vous nous appelez, vous le cherchez, vous voulez votre copie, chaque semaine. Donc on multiplie les points de dépôt chez les commerçants locaux. D’ailleurs, c’est comme ça qu’Accès a commencé, il y a 25 ans. Et on est convaincus qu’un lecteur volontaire, qui prend une copie en passant à l’épicerie, à la pharmacie ou au théâtre, donne plus de valeur à notre journal.

Contrôler l’information

Malgré tout ça, et comparé à d’autres médias, on est chanceux. On parvient à publier chaque semaine des éditions volumineuses, avec des sujets variés et approfondis. Mais ce n’est pas toujours facile d’avoir de l’information vérifiée et de qualité, malgré nos meilleurs efforts. Souvent, dans certaines institutions publiques ou privées, on préfère contrôler l’information, pour protéger… quoi au juste ? Petite confidence : plus une institution est grosse, plus c’est difficile d’avoir des réponses à nos questions.

Dans des municipalités comme Sainte-Adèle, Sainte-Anne-des-Lacs, Morin-Heights, Piedmont ou Prévost, ça nous arrive d’appeler directement un fonctionnaire ou un élu sur son cellulaire, et on a notre réponse dans l’heure.

Mais à Saint-Jérôme ou à Saint-Sauveur par exemple, il faut maintenant passer par le service des communications. Et ça peut prendre plusieurs jours avant d’avoir un rendez-vous (ou non), si on ne nous donne pas simplement une réponse par écrit à la place d’une entrevue.

Pour les institutions provinciales, c’est pire. Au CISSS des Laurentides, il faut se prendre d’avance. Il faut parfois attendre une semaine avant qu’on nous réponde… qu’on n’a pas l’information. Au MTQ, on n’a jamais réussi à parler au directeur régional ou même à un fonctionnaire. (Remarquez : les élus municipaux aussi ont de la misère à lui parler…)

Il y a aussi des attachés politiques qui essaient un peu trop de contrôler ce qu’on écrit. On comprend qu’ils voudraient qu’on publie tel quel leurs communiqués. Mais soyons franc : les citoyens s’en foutent que tel député, au nom de tel autre ministre, donne de l’argent d’un fonds à l’acronyme plus long que LGBTQIA+. Ce qu’ils veulent savoir ? Combien et à quoi ça va servir.

Mais agents de communication et relationnistes : on comprend votre travail. Et très souvent, votre travail est essentiel au nôtre. La majorité du temps, vous nous êtes d’une aide précieuse et pour ça, on vous en remercie !

Soutenir

Si on veut poursuivre notre mission de média local en 2024, et pour des années à venir, on a besoin du soutien de tout le monde. Et nous sommes convaincus que vous serez là. Vous nous démontrez déjà la place essentielle que notre journal occupe dans la communauté.

Nos souhaits pour 2024 ? Que nos élus et nos gouvernements prennent des actions pour soutenir les médias, surtout locaux. Que nos lecteurs continuent d’être autant impliqués et passionnés de ce qui se passe dans leur région. Que nos plateformes en ligne deviennent des incontournables pour suivre l’actualité d’ici. 

Et d’ici là, bonne année !

L’équipe des journaux Accès et Le Nord

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