(Photo : La Presse, 100 ans d'actualités)
Pentes du Montreal Ski Club, chemin de la Côte-des-Neiges, Montréal. 1911

La belle histoire des Laurentides | Chapitre 2

Par Journal-le-nord

Seconde d’une série de chroniques rappelant à notre souvenir à quel point le ski et les activités de plein air ont forgé l’histoire des Laurentides et en assurent l’avenir.

Les Laurentides logent au cœur d’une des plus vieilles chaînes de montagnes au monde.  Le sol y est formé de pierres recouvertes d’une mince couche de terre arable et peu propice à l’agriculture. La forêt y est riche en conifères auxquels se mêlent quelques feuillus.

Les Amérindiens en ont parcouru le territoire pendant des millénaires et exploité les lieux pour assurer leur subsistance.  Ils y vivaient de chasse, de pêche et de cueillette de fruits.  À l’arrivée des premiers colons, les Weskarinis de la grande famille Algonquine rivalisaient avec les Iroquois pour l’occupation de ce grand territoire. L’exploitation forestière et la colonisation ont transformé progressivement ce territoire de subsistance et provoqué le déclin de la présence amérindienne.

Les sentiers tracés par les amérindiens, par les colons puis par leurs contemporains amateurs de plein air marqueront le territoire des Laurentides et témoignent encore aujourd’hui de cet héritage inestimable.

Daniel Bergeron

Chapitre 2 : La colonisation du nord

Les années 1837 et 1838 sont le triste théâtre de la rébellion de la population civile contre l’occupant militaire colonial du Haut et du Bas-Canada.  Cette rébellion des patriotes va accélérer une série d’événements qui mèneront au développement du ski dans les Laurentides.   

Voici comment…

La colonisation du nord est d’abord axée autour de l’agriculture et de l’exploitation des richesses naturelles. De nouvelles terres sont nécessaires pour héberger les colons des zones alors surpeuplées de la vallée du Saint-Laurent, de l’Outaouais et du Richelieu.

Les canadiens français migrent en majorité le long de la rivière du Nord. Se joignent à eux de nombreux compatriotes expulsés de leurs terres suite à la défaite des patriotes. La colonisation de ces nouvelles terres marquera le début d’une période difficile en raison de la pauvreté des sols qu’ils découvriront.

Les canadiens anglais migrent le long des terres bordant la rivière Rouge qui s’avèreront beaucoup plus fertiles et hospitalières. Le train de la Colonisation de Montfort contribuera au développement de ce territoire en facilitant le lien entre Montréal et cette autre portion des Laurentides.

Cette histoire, c’est la belle histoire des pays d’en haut notamment racontée par Claude-Henri Grignon.

Arrivée du train

Dès 1891, le « train du Nord », ainsi nommé par le curé Antoine Labelle et les employés du train pour désigner le chemin de fer du Canadien Pacifique entre Montréal et Mont-Laurier, sert au transport du bois, du bétail, des produits laitiers et du courrier.  L’ouverture des gares de Sainte-Adèle (Mont-Rolland) et Sainte-Marguerite-Station en 1892 permet aussi le transport des passagers.  L’emprise de cette ligne de train est aujourd’hui préservée par le parc linéaire du P’tit Train du Nord.

En 1892 débutent aussi les travaux de construction du train de la colonisation de Montfort qui reliera Montréal au canton d’Arundel, en passant par Saint-Jérôme, Shawbridge, Saint-Sauveur et le village de Montfort.  L’emprise de cette ligne de train entre Saint-Jérôme et Saint-Sauveur est aujourd’hui occupée par l’autoroute des Laurentides alors que la section située entre Saint-Sauveur et Morin-Heights correspond à l’actuelle route 364. Le corridor aérobique entre Morin-Heights et Amherst en préserve la portion résiduelle.

En 1856 John. A. (Snowshoe) Thompson, né à Telmarken en Norvège puis émigré aux États-Unis, se joindra au « United States Post Services » pour livrer le courrier durant l’hiver dans les secteurs isolés des montagnes de la Sierra Nevada en Californie.  De 1856 à 1876, il sera chaussé de planches de chêne longues de 10 pieds et larges de 4,5 pouces pesant 25 livres alors appelées « raquettes norvégiennes » pour couvrir un territoire de plus de 150 km de sentiers montagneux et chargé d’un sac postal pouvant atteindre 100 livres.

En 1879 plus près de nous, The Canadian Illustrated News rapporte la randonnée du Norvégien, A. Birch, qui part de Montréal en ski pour joindre Québec.   

Les premières traces

Tous ces événements attirent aussi l’attention de nombreux aventuriers, notamment au sein de la bourgeoisie anglophone de Montréal. Aventuriers d’ici et d’ailleurs qui sauront tracer notre histoire. Aventuriers qui seront au cœur de la prochaine chronique de cette histoire qui est la nôtre et dont les noms Cochand, Nymark, Johannsen, Gillespie marquent encore notre quotidien et notre imaginaire !

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