Chronique de vin
Par Journal-le-nord
Vigneron en temps de pandémie
Je ne sais pas pour vous, mais la situation de pandémie actuelle me rappelle rapidement que mon dernier voyage outre-mer avait bel et bien lieu il y a maintenant un an.
Le temps passe si vite et ce confinement nous porte à se remémorer ces instants qui marquaient notre imaginaire. Ce temps de réflexion travaille notre patience à savoir quand il sera possible de se bâtir de nouveaux souvenirs. Je dois souligner qu’à travers une telle épreuve nous devons nous accrocher au positif et apprendre de celle-ci. Nous nous souvenons tous du mois de mars dernier où la terre entière arrêta de tourner. Je me rappelle très bien d’avoir reçu un appel de Martin Lichtenberger (vigneron autrichien) deux semaines avant que le Québec ne ferme ses portes à clé. Il me demandait comment était la situation au Canada en étant très inquiet du sort qui serait réservé à l’économie du vin.
Du jour au lendemain, il n’y avait plus de commandes, plus d’exportations et une nature qui continuait son cycle de la vie. Comment allait-il faire pour financer le prochain millésime si tous les restaurateurs cessaient leurs activités? C’est à ce moment-là que l’on comprend l’importance de chaque tiers dans la chaîne de l’économie viticole. En travaillant sur un petit domaine à échelle humaine, il est primordial pour un vigneron comme Martin de vendre une partie de ses bouteilles pour avoir les fonds nécessaires afin de produire du vin l’année suivante.
Somme toute, j’ai senti sa détermination afin de s’en sortir et de ne pas baisser les bras. Il y a beau avoir une pandémie mondiale, mais les vignes continuent de pousser et il faudra récolter le raisin malgré tout. Aujourd’hui, sommes-nous revenus au point de départ? Je ne crois pas. Nombreuses solutions ont été apportées au niveau de l’import/export du vin et nous assistons au fruit de la créativité humaine afin de nous réinventer et maintenir notre marché en santé.
Il faut se le dire, ce ne sont pas les ventes d’alcool qui ont baissé au mois de mars. En revanche l’absence des restaurateurs au niveau de la vente d’importation privée au Québec fait très mal à nos producteurs. C’est dans les moments difficiles que nos liens se resserrent. Tous les vignerons avec qui j’ai le plaisir de travailler ont pris des nouvelles du Québec et se soucient énormément de notre belle province. Ce lien d’affaire, mais surtout d’amitié démontre qu’il y a plus que l’argent qui mène le monde. Tous les vignerons avec qui j’ai le plaisir de travailler ont pris des nouvelles des Québécois. Ce lien d’affaire, mais surtout d’amitié démontre qu’il y a plus que l’argent qui mène le monde. De savoir qu’avec tous les défis qu’ils vivent en ce moment ils prennent le temps de se préoccuper de nous me donne espoir pour la suite. Un jour, nous pourrons remettre les pieds sur l’autre continent et partager ces bons moments à nouveau.