Chronique de vin : Boucler la boucle
Par Journal-le-nord
Aujourd’hui, je souhaitais vous faire voyager à travers la capsule viticole. Appelons-là ainsi, car c’est sans doute le seul moyen de vous faire rêver un peu en temps de pandémie où le tourisme est chose du passé. Un périple qui vous en apprendra davantage sur le principe de l’importation du vin au Québec.Du début d’une relation d’affaires, jusqu’au moment où vous vous emparerez de votre bouteille favorite à la SAQ.
Faisons nos bagages et partons à la dérive pour un vol direct vers Berlin! D’abord, nous choisissons une destination pour une raison. Nous faisons nos devoirs et sommes à la recherche d’un style de vin à l’acidité nordique et au fruit croquant. L’historique de l’Allemagne nous pousse à choisir cette destination, car elle fait partie des pays qui se modernisent vers une agriculture biologique et qui laissent tomber les fameux rieslings sucrés. Nous sommes donc sur la bonne voie pour trouver le producteur qui fera vibrer nos papilles encore et encore.
Arrivés à destination, nous embarquons aussitôt dans un train pour Stuttgart. Rares sont les vignobles en bordure des métropoles. Nous faisons un peu de route pour atteindre les petits villages aux allures médiévales.
Le vignoble allemand restera toujours un des plus impressionnants à visiter. Nous assistons à un réel coup d’éclat de l’homme en voyant toutes ces vignes plantées en altitude et installées sur des terrasses de pierres concassées. Difficile de croire que tout ce travail a été accompli à la main, il y a de nombreuses années. Nous arrivons officiellement dans la région du Württemberg. Malgré notre optimisme de trouver le vigneron avec qui nous voulons travailler, il reste que cette région ne connaît pas les meilleurs moments de son existence. Les viticulteurs locaux préfèrent produire des vins de masse plutôt que de se concentrer sur la qualité et laisser parler le terroir.
Assez jasé, il est temps de rencontrer notre artisan et déguster les vins! Une visite commence toujours par une tournée des vignes. Probablement mon moment favori, car c’est l’occasion de s’imprégner de la nature qui nous entoure et de comprendre d’où vient le vin en question. Nous échangeons sur les méthodes de culture de la vigne, nous comprenons ce que les sols ont à offrir et surtout nous débutons cette relation d’amitié qui nous lie tous par la même passion : le vin.
Ensuite, une visite dans le chai. Chez les petits producteurs, ce moment est toujours très particulier, car tout leur travail se retrouve dans cet endroit mythique. Je considère que nous avons un accès privilégié d’une partie très personnelle de la vision et l’âme d’un vigneron. Le moment magique restera continuellement celui où notre vision devient réalité et où les vins viennent nous chercher droit au cœur.
Cela peut sembler un peu coloré, mais c’est l’émotion qu’il nous faut pour décider de représenter un vin au Québec. De retour dans notre belle province, nous serons fiers d’échanger, de discuter et de partager notre découverte avec les gens du marché québécois.
Cela m’amène à vous rappeler que derrière une bouteille il y aura toujours énormément de gens impliqués afin que vous puissiez déboucher un flacon entre amis et trinquer à la bonne franquette. Il ne nous reste maintenant qu’à déguster et lever notre verre!