Prière ou méditation?

Par Mimi Legault

Le titre vous fait peut-être peur. Rassurez-vous. Je ne suis pas tombée sous les griffes d’un gourou maléfique et je n’en ai pas « fumé du bon », comme on dit. Jeune, on m’a appris à prier et à l’adolescence, à méditer. Comme j’étais une enfant plutôt active, mon père avait cru bon de tenter de me calmer en me montrant à méditer sans même connaître le nom. Il plaçait des écouteurs sur mes oreilles (musique douce ou classique), me demandait de prendre de longues respirations, et d’être tout simplement présente à la musique. Si bien, que j’ai fini par y prendre goût.

Mais d’abord la prière. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours détesté répéter comme l’écho les prières que l’on nous enseignait. Par exemple, un jour où je me trouvais dans le confessionnal face au défunt curé Lacourse, il me demanda avant de me donner l’absolution, de réciter l’Acte de contrition qui disait entre autres « j’ai l’extrême regret de vous avoir offensé » et plus loin « je prends la ferme résolution de ne plus vous offenser ». D’abord, je n’avais aucun regret de m’être chicanée avec ma petite sœur (c’était péché, il paraît…)  et je savais que ça recommencerait dès mon retour à la maison. Elle me tombait sur la rate et vice versa. Donc, pas question de réciter ce que je trouvais être de pâles répétitions et de fausses promesses.

Furieux, je revois encore le curé se retourner vers moi à travers la grille qui nous séparait et me demander : tu es une p’tite Legault, toi? Comme il connaissait bien mon père qui était directeur de chorale, il lui fit part de mon refus. Rencontre subito presto avec mes parents. Explications de mon côté.

Bouche bée tous les deux devant mes arguments… Il fut alors décidé que je ferais semblant de réciter ma prière à voix basse en bafouillant n’importe quoi parce que le curé âgé était devenu « sourd comme un potte ». Ça ne faisait pas l’affaire de ma mère, mais bon. La paix avait un prix…

Même chose pour le « Notre père », je n’étais pas d’accord lorsque l’on récitait ces mots « donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Alors qu’avec l’éducation que je recevais, on me disait : tu as deux bras, deux jambes et une bonne tête, tu pourras toujours te débrouiller sans rien demander à personne. Imaginez lorsque j’ai entendu que la Vierge Marie était tombée enceinte par l’action du Saint-Esprit… Alors là!

Si je prie c’est pour m’adresser à la Vie, à une Force quelconque, mais jamais à une sorte de vieillard barbu tel qu’on nous le dessinait. Je choisis mes propres mots, parfois pour demander, mais le plus souvent pour remercier. En tout cas.

Méditer, demeure mon favori. Ça fait des années que je pratique cette démarche. Ça me permet entre autres d’ouvrir mes chakras. Trop long à expliquer, mais il y a des livres sur ce sujet. En gros, je résume en disant qu’ouvrir des chakras (en passant, pour ouvrir, même pas besoin d’un mot de passe…) permet de débloquer des nœuds dans notre cœur ou nos pensées, de faire circuler l’énergie dans tous les organes.

Personnellement, si je connais parfois des moments d’insomnie, je médite en pleine nuit. C’est aussi bon que compter des moutons. Bêê oui. Et puis toutes les répon-ses ne se retrouvent pas toujours dans Google, il m’arrive aussi d’en découvrir certaines dans le silence de la méditation.

Par ces temps d’agitation, ça enlève l’anxiété ou la fait diminuer. C’est gratuit! Avec l’imagination que je possède, je me vois dans de belles situations, en pleine santé, joyeuse, rieuse.  Méditer est bon pour l’écologie : faites un geste pour la planète, réduisez vos émissions de pensées à effet de stress. Un jour, je rencontre Robert un éditeur qui me demande ce que je faisais de bon de ce temps-là. Je lui réponds : je « médite ». Toi aussi? Lui, il avait compris : « je m’édite ». Remarquez que j’aurais aimé faire les deux. M’enfin. Pour terminer, cette belle pensée de St-François de Sales : « une demi-heure de méditation est essentielle sauf quand on est trop occupé. Alors, une heure est nécessaire ».

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