Joyeuses fêtes quand même

Par Mimi Legault

On y est. Noël cogne à nos portes mais cette année, je ne lui ouvrirai pas la mienne. Au lieu de regarder vers le ciel si le traîneau du Père Noël s’en vient, on surveille le firmament pour voir passer les avions qui amènent le vaccin à Mirabel, sauveteur des hommes. On est loin du P’tit Jésus…

Peut-être que le 26 décembre, Douce Moitié et moi irons porter aux enfants un sac rempli de cossins : pâté de foie de madame Chartier, un gros morceau de bûche de chez Pagé, du ragoût de porc maison et les pattes de cochon avec. Des pots de crème pour la fille, des bas chauds pour jouer au hockey à l’extérieur pour le gars. Et surtout des mots d’amour tricotés à côté du feu qui crépitait. Le tout accroché au bout du manche à balai tendu parce que nous resterons à l’extérieur de leur maison. Derrière nos masques, nous sourirons de joie. Une joie si simple que les larmes mouilleront un peu nos yeux.

Plus tard les partys, plus tard les câlins, ce n’est pas le temps. Mais lorsque le tout sera derrière nous, Dieu que nous serons contents de nous retrouver! Je serai heureuse, disait Jean Lapierre, comme un chien dans la boîte d’un pick-up.

Oui, le 25 juillet, on va se payer une traite au Noël du campeur, ce sera une première. En attendant, je tente de vous faire rire. Des histoires drôles vécues. Deux avec mes p’tits Legault et une autre entendue à la radio. Je débute par cette dernière. C’est une femme qui raconte que le 24 décembre, sa petite de cinq ans tentait de téléphoner à sa voisine mais elle signale le mauvais numéro et tombe sur une voix hésitante. L’enfant tend le téléphone à sa mère. À l’autre bout de la ligne, un vieil homme. La maman s’excuse de l’avoir dérangé. Et l’aîné lui répond qu’au contraire, c’est un plaisir de lui parler; que ce sera très probablement l’unique appel qu’il recevra. Son épouse est décédée dernièrement et non, il n’a pas d’enfant.

Sur un coup de cœur, elle invite cet homme qu’elle ne connaît pas. Ça tombe bien, ses deux fillettes n’ont plus de grands-pères. Le premier est parti vers l’au-delà, le deuxième est resté mais a coupé les liens. Croyez-le ou non, ce soir-là, il est devenu le papy de deux charmantes fillettes qui l’adorent!

Mes p’tits Legault maintenant. Ils avaient respectivement 4 et 6 ans et leur père enseignait à la polyvalente. Comme nous avions à peu près tous le même âge et les enfants aussi, les profs avaient invité le Père Noël (le vrai) à venir remettre des cadeaux à nos marmots. Dans le gymnase, nous avions érigé une immense cheminée avec échelle, oui môssieux, pour qu’il puisse arriver là où il devait logiquement le faire. Du papier brique enroulait l’immense quadrilatère. On aurait juré que c’était réel. Mais voilà que Pépère Noël se pointe, il monte Ho Ho Ho, si Ho qu’il s’enfarge sur la dernière marche de l’échelle. Sainte bénite à poil! Expression favorite de ma tante Thérèse… Le voilà qui dégringole, qui tente de s’accrocher aux fausses briques en papier (nono…) et atterrit non pas à Mirabel mais en pleine face sur du ciment. Tous les enfants pleuraient, le père Nowell itou. Pour nous faire pardonner, ça s’était terminé au McDo.

L’autre histoire s’est passée dans notre maison. Mon chum et moi avions demandé au Père Noël (le vrai) de venir donner les cadeaux à nos deux enfants. Il est arrivé en retard et complètement paqueté. Il n’y avait pas que sa tuque qui était toute croche.  Pas de verre de lait ni de petits biscuits. Oh que non. Il voulait un gin. Les enfants braillaient et moi aussi si je me souviens bien….

En tout cas

Mes derniers mots seront pour vous chers lecteurs (féminins, masculins et le reste). Je vous aime. Beaucoup. Passionnément. Vous êtes bons pour moi; des fois, je me dis que je ne vous mérite pas toujours. Je vais oser ce que je n’ai jamais fait même avec les miens. Humblement, je vous bénis.

mimilego@cgocable.ca

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