Ta rentrée…

Par Jean-claude-tremblay

jctremblayinc@gmail.com

Salut. Comme tu t’apprêtes à vivre la plus extraordinaire rentrée scolaire dans l’histoire de toutes les rentrées scolaires, je croyais que c’était important qu’on se parle un peu. Oui… je peux imaginer que tu te sens bizarre par rapport à tout ça, mais j’aimerais que tu saches que c’est normal. C’est pour ça que je t’écris, car je veux relativiser les choses, et m’assurer que tu ne prends pas sur tes épaules les maux du monde, même si tu en subis présentement les contrecoups.     

C’est normal d’avoir des questions, c’est normal de pas vouloir retourner en classe, et c’est aussi normal de vouloir y aller, ne serait-ce que pour retrouver tes ami(e)s en chair et en os, hors du douillet confort de ta bulle technologique, celle par qui le masque et la distanciation redeviennent des concepts.   

Cette rentrée (et toute cette situation d’ail-leurs) est historique – Tu pourras encore en parler dans 50 ans et crier « j’y étais » ! Oui je le sais… ça ne t’aide pas beaucoup d’en-tendre ça, mais je te le dis, car j’aimerais que tu saches que lorsqu’on vit quelque chose de cette ampleur, tout le monde sans exception se sent un peu tout croche. C’est le cas de ta famille, à commencer par tes parents, et c’est le cas de tout le monde à ton école, à commencer par tes profs, qui n’ont pas de manuel d’instructions pour savoir « quoi faire et comment réagir à une rentrée en contexte de crise sanitaire ». La vie doit continuer, alors tout le monde avance d’un pas incertain, mais avec beaucoup de courage, de bonne foi et avec tes meilleurs intérêts en tête.     

Bon….Je te vois te secouer la tête quand je te dis que le monde avance « avec tes meilleurs intérêts en tête ». Tu as raison, je ne peux pas te blâmer d’être sceptique. Quand je regarde ce qui se passe dans le monde en ce moment, autant dans la rue, sur les réseaux sociaux que dans les médias, ça fait dur, c’est vraiment un triste spectacle, et je tiens à m’excuser.

Je m’excuse au nom des adultes, parce qu’en ce moment, plusieurs se comportent en égoïstes. Certains font beaucoup de bruit et causent de la turbulence autour de la rentrée, alors qu’ils devraient se mobiliser pour te soutenir, et surtout t’écouter. Parfois j’ai honte de la race humaine, mais je me console en me disant que si l’Homme est capable du pire, il est aussi (et surtout) capable du meilleur, et c’est là-dessus que je vais t’inviter à te concentrer.

   

Quand tu vois du monde s’obstiner à ce point dans un élan d’émotion sans précédent, ce n’est jamais noir ou blanc. Tu sais pourquoi les humains se tapent sur la figure en général ? C’est l’ignorance. Et tu sais ce qui se cache derrière l’ignorance ? La peur. Et quand l’humain a peur, il cherche un coupable, car c’est rassurant. Ça devient une cible sur laquelle il peut décharger ses frustrations ; c’est une façon illusoire de se sentir important, et en contrôle.

Malheureusement… certains vont tenter de se servir de toi ou même de te transférer leurs craintes, mais je sais que tu n’es pas dupe. Je ne crois pas que les intentions soient mauvaises, mais saches que lorsque quelqu’un est radicalement d’un côté ou l’autre du balancier, il vaut mieux prendre ses distances. Porter attention ou engager l’argumentaire avec une position radicale ne fera que nourrir tes craintes, et augmenter la puissance des pugilistes.

L’antidote de la peur, c’est la curiosité, et son opposé, l’amour. Rappelle-toi de ça lors de ta rentrée et chaque fois que tu auras des papillons dans l’estomac. Pose des questions, échange avec ton cercle de confiance, nomme tes sentiments, assume pleinement tes émotions. Ce que tu vas vivre peut être perçu comme la pire chose du monde, ou encore, la plus cool et singulière opportunité de renouer avec ton univers scolaire.

Dans la vie, tu ne choisis pas les circonstances, mais tu as toujours le choix de ta réaction. Et puis de toute façon… la définition du courage, ce n’est pas d’ignorer la peur, c’est de la saluer et de continuer d’avancer.

Allez, j’ai confiance en toi, bonne rentrée.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *