Le grand ménage

Par Jean-claude-tremblay

L’arrivée de l’été jumelé à une certaine accalmie sociale, spécialement cette année, est généralement propice à deux choses : décrocher… et/ou réfléchir.

Dans mon cas, j’ai beaucoup cogité sur un élément à la fois positif et exigeant de la pandémie : cette course contre la montre m’a obligé à faire des choix difficiles, et donc du ménage, à tous les niveaux, tant sur le plan personnel que professionnel. Conséquemment (ou heureusement), j’ai vu naître en moi une soif de m’écouter sans précédent, émanant d’une petite voix qui me demande sans cesse : « Est-ce ça que t’as vraiment envie de faire ÇA ? », ou encore, « … Es-tu certain que c’est sur ÇA que tu devrais mettre tes efforts en ce moment ? ».

Je l’ai souvent oppressé, cette manifestation interne de sagesse, si bien que j’ai malencontreusement échappé quelques balles, et re-priorisé à n’en plus finir, pour tenter de faire « rentrer » de force des activités futiles, pour lesquelles mon âme n’a jamais été consultée.

Faire de meilleurs choix

Avec cette volonté, j’ai entamé un audit de mes activités duquel j’ai déjà pu tirer quelques leçons. Par exemple, j’ai pris conscience que je n’ai pas envie de passer une seconde de plus avec des clients (ou toutes autres personnes) que je n’ai pas le goût de servir ni avec ceux et celles avec qui je n’ai pas d’affinités fondamentales – la vie est trop précieuse. Tout en respectant le choix des autres, j’ai décidé de faire les miens, et comme je le dis si souvent à mon entourage, se mettre en premier est un signe de générosité, ça permet de mieux aider autrui – dans le même ordre d’idées que le masque d’oxygène dans l’avion, celui qu’il faut se mettre en priorité.

Je suis parti de loin, surtout en tant que diplômé de l’école : « Fais-le, pose pas de questions et travaille » – vous savez, cette mentalité qui met la totalité de l’emphase sur les besoins primaires de la vie, juste la base de la pyramide de Maslow, sans jamais s’accorder le luxe de songer à gravir les autres échelons. D’ailleurs, ça m’a pris des années à recevoir le mémo à l’effet qu’il existait d’autres paliers comme l’estime, l’appartenance, et l’accomplissement – Je fais confiance, j’ai reçu ces outils au moment où j’étais prêt à les utiliser.

Trop nombreuses sont les personnes qui passent leur temps à faire des choses qu’elles n’aiment pas faire, au nom du « il faut que je le fasse, j’ai pas le choix ! ». Tout le monde a le choix — c’est une question de responsabilisation, de respect de soimême — Affirmer le contraire ne fait qu’exacerber ce sentiment de prisonnier, et ultimement, nous amène à exploser en forçant notre entourage à payer une note salée, alors que c’est contre nous-mêmes que l’on est frustré.

Se mettre dans des conditions gagnantes 

Je martèle depuis longtemps que chaque personne doit cerner ce que j’appelle sa propre « zone payante », cet état d’être et de faire qui allume, et qui rend meilleur dans toutes les sphères de sa vie. Mon introspection m’amène à réaliser avec humilité que je n’ai pas fini ma quête, et qu’il me reste du chemin à faire pour pratiquer avec plus de constance ce que j’enseigne. Je le sais, car il semble encore y avoir un résiduel d’occasions dans ma vie où je me présente (métaphoriquement ou littéralement) à reculons – J’en prends acte et responsabilité, c’est le premier pas vers le changement et la liberté.

Tant qu’il y aura des moments où vous aurez l’impression d’être à la mauvaise place, où vous aurez le sentiment de nager à contre-courant, où vous ressentirez que ce que vous faites est dépourvu de sens : il sera opportun d’entamer un ménage. L’exercice vous aidera à reconsidérer vos priorités, vous rapprochera de qui vous êtes, de ce que vous voulez accomplir, et éclairera le chemin qui vous permettra de vivre pleinement votre destinée.

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