Cher Cupidon

Par Mimi Legault

Fait vécu. Une collègue de travail était allée voir le curé qui avait béni son union un an auparavant pour lui annoncer qu’elle allait divorcer. Ce dernier s’était écrié : mais mon enfant, le mariage, c’est un sacrement. Peut-être, mais mon mari aussi… 

Imaginez vous que je suis allée rencontrer Cupidon en personne! Il n’a pas vieilli le p’tit maudit. Toujours armé de son arc avec une flèche au bout de laquelle on découvre un cœur. Il faut vivre sous une roche pour ne pas réaliser le nombre de couples à la dérive. Je lui ai proposé de prendre des cours de tir. Il ne l’a pas trouvé drôle. Mais dis-moi Ti-Cu (là aussi, il n’a pas ri…), depuis le temps que tu existes dans le cœur de l’Homme, tu dois avoir tiré (la pognez vous ?) certaines leçons de l’Amour d’autant plus que comme guide des cœurs, à ce que je sache, tu n’es pas marié. N’a pas le sens de l’humour, ce gars-là… Mais il a quand même décidé de me communiquer sa sagesse. Prends des notes, m’a-t-il dit. Voilà donc ses quelques conclusions sur l’Amour et le mariage.

L’homme et la femme s’entendent mal parce qu’ils habitent la même maison. Commence bien, me suis-je dit… Devenez des époux, demeurez des fiancés. On devrait toujours être amoureux, ne vous mariez pas. Ça va bien, ai-je songé. La fidélité est l’art de pratiquer l’adultère que par la pensée. Ah bon… Si tous les cocus portaient des lampions, ô miséricorde, quelle illumination! Cette pensée, me dit Cupidon, je l’ai volée à Albert Cohen. Il ne faut pas attendre d’avoir de fausses dents pour mordre dans le fruit défendu. Noooon, ne me dis pas que t’es sérieux Cupidon ?

N’as-tu pas quelques belles pensées ? Euh…L’Amour est comme un baromètre, ça peut descendre ou remonter. Mais en mieux encore ? L’Amour est un art et les artistes se font rares. Te voilà devenu poète, Cupidon. L’Amour me donne des ailes, mais je préfère l’avion, c’est plus sûr. P’tit comique… Une dernière peut-être, force-toi. Mon amour, voudrais-tu entrer dans mon jardin secret, j’aimerais que mes roses te voient. Stop, arrête ici, c’est parfait comme sortie. Cupidon est parti…

Au printemps passé, une histoire de couple m’a fait bien rire. C’était dans un magasin de jardinage. La dame désirait un sac de terre. Alors la proprio lui dit qu’il ne restait que des 18 kg. Mais jamais je n’arriverai à porter ça jusqu’à mon auto, dit la cliente. Mon mari va vous aider. Ça ne règle rien, répondit la dame, je vis seule. Si j’achète le sac, il faudrait que j’emprunte votre mari. Vendu ! lui répondit la vendeuse.

Une autre femme a raconté cette belle petite histoire. Le soir, quand mon mari rentre du bureau, le chien lui fait mille fêtes, en récompense de quoi son maître le caresse longuement, lui gratte les oreilles et lui dit toutes sortes de gentillesse. Pendant ce temps, je suis à la cuisine et ce n’est qu’un moment après que j’ai droit à un distrait : bonsoir chérie, qu’est-ce qu’on mange pour souper… ? Cela commençait à m’agacer sérieusement. Le lendemain soir, j’enfermai le chien dans la salle de bain et c’est moi qui ai sauté au cou de mon mari. Ce n’est pas désagréable de se faire gratter les oreilles et caresser le museau de temps à autre…

Une dernière cette fois avec des grands parents qui fêtaient leur 50e anniversaire de mariage. Papi demande à sa douce si elle lui avait été toujours fidèle. Se faisant un peu prier, elle avoue qu’à chaque fois qu’une mauvaise pensée lui traversait l’esprit, elle déposait un pois dans un bocal rangé à la cuisine. Grand-père se précipita et revint soulagé d’en avoir trouvé que deux. Remarque, lui dit-elle en souriant, j’ai fait de la soupe aux pois de temps en temps…

Je venais de presque terminer ma chronique. Voilà Cupidon qui revient me voir. Et toi Mimi, as-tu une pensée sur le mariage ? J’aime bien celle-ci. C’est l’histoire du gars qui cherchait la femme idéale. Il l’a trouvée ! Mais ils ne se sont pas mariés parce que la femme cherchait le gars idéal… Très drôle, fit Cupidon qui tira sa flèche dans ma direction. Raté, Ti-Cu ! Cette fois, il s’envola pour de bon dans un grand rire qui éclata en millions d’étoiles.

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