Parlez-vous le langage des motards ?
Sur la route en moto, il faut faire attention. Pour faciliter la communication, les motards ont leur propre langage. Difficile de s’entendre lorsque l’on parle sous un casque et que l’on affronte le vent. Je vous propose d’apprendre les bases du jargon des pilotes de deux-roues.
Louis Paul Beaudry a 68 ans et vit à Saint-Sauveur. Cela fait bientôt 20 ans qu’il chevauche sa Harley-Davidson « king road low ». Un modèle de Harley-Davidson qui place le guidon légèrement au-dessus des épaules de son conducteur. Un « style agressif », peut-on retrouver sur le site officiel de la firme. Dès le début de sa passion pour les motocycles, l’homme rejoint l’AMBL [L’Association Motocycliste des Basses-Laurentides]. Accompagné de sa compagne, ils traversent les routes laurentiennes et le réseau nord-américain en Touring. Un modèle de Harley adapté pour placer le confort en premier plan.
Le siège de l’association est établi à Saint Jérôme. L’organisme propose des « randonnées ». Loin d’enfiler des chaussures de rangers, vous porterez plutôt un casque, des gants, pour chevaucher votre bolide. « On roule de Sainte-Thérèse à Mont-Laurier », souligne Louis Paul Beaudry.
« Pendant la pandémie, toutes nos actions ont tourné au ralenti », soupire le motard. « Seules des bandes de motards organisaient des sorties. Mais elles n’avaient aucune liaison avec notre organisme », affirme-t-il.
Courtoisie
La base. « Quand on se rencontre, on fait le signe de « V » avec la main », affirme le motard. Le salut est utilisé lorsque les pilotes se croisent ou se dépassent sur la route. Barry Sheene, après chaque course remportée, est l’un des premiers à populariser la jonction de l’index et du majeur. On doit le « V » de la victoire à Winston Churchill, ancien premier ministre du Royaume-Uni. Il l’arborait en direction des alliés, pendant la Seconde Guerre mondiale.
« C’est le signe de courtoisie universelle. Il est préférable de mettre sa main gauche sur le côté de la moto », conseille Louis Paul Beaudry. « Pour ne pas risquer qu’un camion emporte un membre », conclut-il.
La panne moteur
Si par malheur, vous vous retrouviez en panne moteur au milieu d’une route, ce signe pourrait bien vous servir. « Si cela vous arrive, le mieux à faire, c’est de se mettre sur le bas-côté de la route, de pointer votre réservoir avec votre doigt et de déposer votre casque à l’arrière du motocycle. Avec un peu de chance, les motards qui passent par là devrait s’arrêter ». Plus compliqué si vous êtes seul au milieu du désert.
Attention aux signes non universels
D’un pays à l’autre, les signes peuvent diverger, même si « pour la plupart, ils sont universels », affirme le motard. Au Canada, pour signaler un trou, nids de poule, sur la route, élancer son pied à droite du véhicule est un moyen de prévenir. En France, le même signe est utilisé pour remercier quelqu’un après l’avoir dépassé sur la route. « Je roulais en Europe, je me suis fait reprendre par mon ami qui ne comprenait pas pourquoi je remerciais dans le vide », s’amuse Louis Paul Beaudry.