Une dose de méthanol qui aurait pu le tuer

Par France Poirier

Audiences. Guy Turcotte avait une dose de 310 mg de méthanol par 100 ml de sang, lorsque des prises de sang ont été effectuées à l’hôpital et qui ont par la suite été analysées par Anne-Marie Faucher. Cette dernière étant chimiste et toxicologue judiciaire au laboratoire de sciences judiciaires et appelée à témoigner pour la défense.

Dans son témoignage, l’experte a souligné que la dose de méthanol prise par Turcotte l’aurait tué s’il n’avait pas été soigné. Par contre, une dose comparable d’alcool (éthanol) pourrait tuer. Elle a souligné avoir fait des recherches toxicologiques sur des prélèvements fournis par le pathologiste pour les enfants qui n’ont révélé aucune trace de médicament ou de méthanol. Puis, elle a analysé des échantillons, fournis par les policiers, de 11 prélèvements sanguins; du lave-glace, de trois liquides, d’un verre vide et d’un liquide qui s’apparentait à du vomi.

Il a été établi que l’accusé avait l’équivalent de 310 mg de méthanol par 100 ml de sang, soit environ .30, alors que le taux d’alcoolimie permis est de .08.

En contre-interrogatoire, Me René Verret a fait ressortir par Anne-Marie Faucher que 300 mg cause les mêmes effets que .10 qui pourrait équivaloir à 4 ou 5 bières, dépendamment de chaque personne.

«Il n’est donc pas faux de dire que la personne est consciente de ce qu’elle fait, qu’elle peut avoir une conversation cohérente, qu’elle peut négocier avec quelqu’un et qu’elle peut reconnaître les gens qu’elle connaît, qu’elle peut avoir l’air généralement intoxiquée. Que tous ces effets sont plus faibles avec le méthanol que l’éthanol (alcool)», a souligné Me Verret. Ce à quoi l’experte a acquiescé. Mme Faucher a expliqué à la demande de Me Poupart qu’une dose élevée de méthanol pouvait causer la détresse respiratoire.

On se souvient que dans son témoignage, Guy Turcotte disait ne pas avoir de souvenirs de son passage à l’hôpital de Saint-Jérôme. Par contre, on n’a pas pu établir à quelle heure exacte il avait commencé à consommer et à quel moment il avait arrêté, puisque la période de latence peut s’échelonner de 40 minutes à 72 heures.

Un deuxième témoin expert était présenté par la défense, jeudi après-midi, il s’agit de Claude Rouillard expert en neuro pharmacologie, professeur chercheur à l’université Laval. Sa spécialité relève des effets des drogues et médicaments sur le système nerveux.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *