Incendie majeur au centre-ville de Saint-Donat
Par Denyse Perreault
Pour la troisième fois en 30 ans, le centre-ville de Saint-Donat a fait face à un incendie majeur. Au moment de mettre sous presse, les techniciens de la Sûreté du Québec avaient entamé leur examen des décombres et interrogé plusieurs témoins. L’enquête permettra de déterminer si l’incendie qui a ravagé quatre bâtiments est véritablement d’origine criminelle, comme l’a propagé la rumeur. Aucune accusation n’avait encore été portée.
Le dimanche 6 octobre dernier demeurera dans la mémoire des Donatiens. Un incendie spectaculaire s’est déclaré dans un commerce de la rue Principale de Saint-Donat, vers 15 h 15. Les pompiers de Notre-Dame-de-la-Merci, Chertsey, Lantier, Sainte-Agathe-des-Monts, Mont-Tremblant et Val-des-Lacs sont venus prêter main forte à leurs collègues, portant la force de frappe à 90 sapeurs. Leurs efforts ont porté leurs fruits puisque le brasier a été circonscrit en soirée dimanche. Il a néanmoins fallu poursuivre le travail jusqu’à lundi en fin de matinée pour éteindre les flammes.
Si les bâtiments affectés étaient déserts au moment de l’incident, il n’en allait pas de même pour certains commerces du voisinage toujours ouverts. La présence de bonbonnes de gaz propane dans des restaurants situés à proximité a fait craindre une explosion. Les autorités ont établi dans un premier temps un périmètre de sécurité, ce qui a forcé l’évacuation des résidences et des commerces dans un rayon d’un kilomètre. Une fois les bonbonnes éloignées du site, il a été ramené à 300 m.
Champ de décombres
Les bâtiments touchés ne sont plus que ruines. L’édifice désaffecté qui abritait l’ancien marché Provigo avait été acquis par la municipalité, désireuse d’en modifier la vocation. Variétés Saint-Donat, un commerce de détail, le restaurant Le Cuistot et la Place Monette où logeaient boutiques et services professionnels, ont été complètement ravagés. Au total, une dizaine de commerces et huit logements ont été réduits en cendres. On estime d’ores et déjà que les dommages atteignent quelques millions de dollars. Malgré sa grande tristesse, Raymond Sigouin, propriétaire de plusieurs des bâtiments incendiés, s’est dit soulagé qu’il n’y ait pas eu de blessés.
Même soulagement du côté du maire sortant Richard Bénard, qui a aussitôt mis sa campagne électorale de côté pour se consacrer à ses concitoyens, avec le soutien de la Croix-Rouge. Sa priorité est de relocaliser la douzaine de personnes qui ont perdu leur logement. Il est également en contact avec la ministre Véronique Hivon, députée de Joliette à l’Assemblée nationale, pour voir ce qu’il est possible de faire pour venir en aide aux travailleurs saisonniers qui ont perdu leur emploi sans avoir accumulé suffisamment d’heures de travail pour prétendre aux prestations de l’Assurance emploi.
« Ça va brûler en tab…»
Plusieurs témoins ont rapporté la présence de six jeunes qui ont été vus en train de fumer derrière un édifice désaffecté, puis de fuir rapidement les lieux juste avant que l’alarme ne soit déclenchée. Le journal a reçu quelques heures plus tard un courriel faisant mention que vers 14h ce jour-là, une personne vivant à proximité avait entendu six jeunes dire « ça va brûler en tab…»
Ce Donatien sera interrogé par les policiers. Benoît Richard, porte-parole de la SQ, confirme que plusieurs témoins allaient être entendus dans le cadre de l’enquête et qu’il faudrait sans doute quelques jours pour « déterminer l’origine exacte de l’incendie et l’éventuelle intention criminelle. Toute personne étant en mesure de fournir des renseignements est d’ailleurs invitée à contacter la Sûreté du Québec. »