Guy Turcotte refuse d'aller à Port-Cartier
Par France Poirier
Saint-Jérôme. Guy Turcotte n’accepte pas son transfert vers le pénitencier de Port-Cartier. Il y a quelques semaines, on lui a annoncé qu’il serait transféré à Port-Cartier, ce qu’il aurait mal pris.
On sait que plus de 800 kilomètres séparent le pénitencier de Port-Cartier à celui de Sainte-Anne-des-Plaines, où il est incarcéré depuis qu’il a été reconnu coupable des meurtres au second degré de ses deux enfants, le 6 décembre dernier.
La famille de l’ex-cardiologue demeure près de Montréal, il serait possiblement difficile pour eux de lui rendre visite régulièrement, compte tenu de la distance. Turcotte est en détention au Centre régional de réception de Sainte-Anne-des-Plaines, où tous les détenus qui reçoivent une peine fédérale (deux ans et plus) y sont incarcérés dans le cadre de l’évaluation des nouveaux détenus.
«Différents facteurs sont évalués pour établir la côte de sécurité d’un détenu et le plan correctionnel à suivre dans chacun des cas. Je ne peux pas parler du cas de Guy Turcotte en particulier, mais c’est la façon de fonctionner pour tous les détenus», souligne Jean-François Cusson, du département des communications au Service correctionnel du Canada (SCC).
Évaluation
Les questions en lien avec la cote de sécurité et le placement des détenus sont traitées dans la directive 705-7 du SCC afin de rendre une décision selon une évaluation de chaque détenu.
«Le détenu sera informé par écrit des motifs de la cote de sécurité attribuée et du placement pénitentiaire proposé, et ce, deux jours ouvrables avant la prise de la décision finale et son transfert au pénitencier indiqué».
«Dans la prise de la décision finale concernant le placement pénitentiaire, le directeur de l’établissement tiendra compte de toute observation formulée par le détenu. Ce dernier peut en appeler de la décision de placement pénitentiaire en recourant au processus de règlement des griefs des délinquants conformément à la DC 081– Plaintes et griefs des délinquants. De façon générale, ce type de grief est traité de façon prioritaire.»
Cote de sécurité
Toujours selon la même directive, «un détenu se verra attribuer la cote de sécurité maximale, si l’évaluation du Service montre que le détenu, soit présente un risque élevé d’évasion et, si tel est le cas, constituerait une grande menace pour la sécurité du public, ou soit il exige un degré élevé de surveillance et de contrôle à l’intérieur du pénitencier».
Or, le pénitencier de Port-Cartier est un établissement à sécurité maximum tout comme celui de Donnacona. Par contre, Port-Cartier est reconnu pour avoir une clientèle qui demande une protection particulière relativement aux crimes commis.
Si Guy Turcotte a déposé un grief, et on suppose que c’est le cas, il y aura un délai de quelques mois avant qu’une décision soit prise quant à son transfert vers l’établissement de Port-Cartier ou non. «Le processus de griefs a deux paliers, le premier concerne l’établissement et le second est dirigé au national. Dans le cas d’un grief pour le refus d’un transfert, celui-ci est traité au national», souligne le porte-parole du SCC.