Guy Turcotte devra attendre 17 ans

Par France Poirier

SENTENCE. Guy Turcotte condamné à la prison à perpétuité pour les meurtres de ses deux enfants devra attendre 17 ans avant d’être éligible à une libération conditionnelle. C’est la sentence qui a été prononcée par le juge André Vincent, vendredi matin au palais de justice de Saint-Jérôme.

Cette sentence est toutefois rétroactive et la Commission des libérations conditionnelles pourrait considérer la période où Guy Turcotte a été incarcéré en détention et à l’Institut Philippe-Pinel ce qui totalise environ 44 mois. Ceux-ci pourraient être déduits des 17 ans. Même si on lui accordait une libération conditionnelle, Guy Turcotte sera sous la responsabilité des services correctionnels pour le reste de sa vie.

Turcotte est resté impassible lorsque le juge André Vincent a prononcé la sentence. Les avocats de celui-ci, Guy et Pierre Poupart, qui demandaient une sentence de dix ans pourraient en appeler de celle-ci. La mère des petites victimes, Isabelle Gaston, n’était pas présente au palais de justice, mais a été avisée par les procureurs de la Couronne de la sentence et n’a pas voulu réagir.

Me René Verret s’est adressé aux journalistes en soulignant qu’il était satisfait de la sentence dans les circonstances. On sait que la Couronne demandait 20 ans avant une possible libération alors que la défense souhaitait 15 ans plus près de 10 ans. Les frères Poupart ne se sont pas adressés aux journalistes.

Le juge rappelle les faits

En février 2009, Guy Turcotte, aujourd’hui âgé de 43 ans, a tué ses deux enfants de 29 et 19 coups de couteau dans la maison où il vivait depuis sa séparation. Le soir du drame, il a bu du lave-glace pour se suicider, et a décidé d’amener ses enfants avec lui dans la mort.

«Il y a un nombre effarant de coups, Olivier a tenté tant bien que mal de se défendre comme en font foi les plaies de défense», a souligné le juge.

Selon les psychiatres qui l’ont évalué, il souffrait alors d’un trouble de l’adaptation avec humeur anxieuse et dépressive. Les deux psychiatres de la défense estimaient qu’il était incapable de juger de la nature et de la qualité des actes et de savoir que ces actes étaient mauvais, basés sur l’article 16 du Code criminel, en tentant de démontrer qu’il était atteint de troubles mentaux au moment de commettre les actes, thèse que le jury a rejetée lors du verdict le 6 décembre dernier, le trouvant coupable de meurtres non prémédités.

«Il s’agit avant tout d’une histoire d’une infinie tristesse», a commenté le juge ce vendredi. «Sa réputation de bon médecin est disparue à jamais», a ajouté le juge Vincent.

Avis d’appel

Concernant l’avis d’appel déposé le 5 janvier dernier par Guy Turcotte, qui réclame un autre procès, le procureur de la Couronne, Me René Verret n’a pas voulu commenter.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *